Kontrust - Second Hand Wonderland
Napalm Records

Quand on en est arrivé à épuiser presque tous les mélanges, il faut bien trouver quelque chose d’encore plus tendance que le folk metal, et c’est ici que se positionnent les Polonais de KONTRUST (qui n’est pas malgré les apparences un jugement de valeur à l’égard d’un célèbre groupe français) qui est la poursuite de l’aventure entamée avec leur première galette TIME TO TANGO.

Début en dance music avec Sock’n’ Roll, ce son se mélange avec des riffs et la voix un coup nasillarde et coup très agressive du chanteur Stefan. Puis surgit le chant pop de la chanteuse Agata. Mais les mélanges des sons, des genres, les cassures d’un style Metal lourd au pop, à la techno et à la polka (avec l’accordéon), ça fait un peu trop n’importe quoi et au bout du compte, on n’adhère pas entièrement.

Alors oui, la rythmique basse batterie et le riff sont 100 % Metal, comme sur Fallen, mais les mélodies trop techno pop, rendent l’adhésion trop difficile. A nouveau, on passe d’un Metal très extrême à du commercial assez gonflant, sans compter les passages franchement techno qui sont assez désagréables. Dommage, car au deuxième titre, on commence à trouver assez agréables certains passages. Rythmique très basé sur l’électro, le chant masculin nous la joue Serj Tankian de S.O.D pour Monkey Boy. Mais à nouveau, le mélange trop délirant passe mal avec un chant digne des chanteuses pour gamines américaines.

Gros riff, ambiance polka, à nouveau cette parenté avec S.O.D. sonne aux oreilles. La sauce prend quand même mieux sur ce U Say What probablement du fait de cette similitude dans le timbre de voix et par le fait que les passages dance ou électro ont été bannis. The Butterfly Defect retrouve l’ambiance techno-danse, accompagné d’une grosse rythmique de Gregor (basse), Roman (batterie) et Manuel (percussions). Oubliée la parenté avec S.O.D le côté festif prend le dessus tout comme la voix féminine plus mise en avant.

Et on évoque le fameux Rasputin sur une mélodie bien évidement slave. Le chant fait penser à un dessin animé, le début s’avère marqué par l’absence des instruments électriques qui finissent par rentrer dans la danse pour le refrain qui déborde d’énergie. Un autre couplet sans courant, un nouveau refrain. Un simili solo acoustique, puis la tension monte très très lentement avant d’exploser dans un final survolté.

On rentre directement dans le vif du sujet et le groupe conserve cette ambiance de dessin animé avec Bad Betrayer et son « Hey ya hey » répétitif. La voix féminine prend des intonations Cyndi Lauper pour faire contraste avec le chant masculin bien gras. Un détour vers S.O.D. avec Adrenalin surtout par le chant masculin et la mélodie qui l’accompagne, on change cependant d’ambiance quand résonne la voix féminine et on a même droit à un virage du genre musique de cirque. Ce qui nous ouvre la voie pour Hocus Pocus qui reprend le même jeu de montagne russe entre les styles musicaux.

Avec Raise Me Up, on se retrouve avec ce mouvement de balancier entre le lourd très Metal et le commercial très pop. Tandis que Hey DJ ! nous fait plonger dans le Hip Hop, moment particulièrement désagréable. Pour sa part, la parenté de certains passages de Police avec S.O.D. saute aux oreilles. Et on termine avec trois titres acoustiques où le timbre commercial de la voix féminine est mis en évidence. Que ce soit On The Run, la version supplémentaire de Bad Betrayer ou Bomba (en version Hardcore polka, c’est nouveau, ça vient de sortir), aucun des titres ne rajoute quoi que ce soit à ce qui précède. On peut même dire que les passages irritants sont encore plus casse-pieds sans l’électricité.

Outre le fait que la référence au fameux groupe d’origine arménienne apparaît souvent trop flagrante, le jeu du grand écart musical entre les multiples styles au sein d’une même plage s’avère quand même un peu lassant, les cassures sont parfois trop importantes, les morceaux partent dans tous les sens et possèdent de ce fait des parties intéressantes, mais d’autres franchement casse-pieds propre à déclencher de profondes crises d’irritation. Effectivement, les passages énergiques bien estampillés Metal font merveille, mais le reste commence à lasser assez rapidement. De ce fait, l’adhésion risque de ne pas être totale. Cependant il faut reconnaître que si on imagine ces morceaux-là exécutés sur scène, il sera là assez difficile de rester de marbre, les titres étant calibrés pour faire la fête, ce type de musique en montagnes russes représentant l’idéal pour faire bouger les foules. Personnellement, la démarche ne m’a pas convaincu.

Mr Spok


6,5/10