Fondé à la fin des années ’90 par le claviériste guitariste Olaf Lenk, le groupe AT VANCE a déjà une belle carrière derrière lui, neuf albums et de nombreux changements de personnel qui auraient pu émoussé la foi de son fondateur. Mais c’était mal connaître le gaillard et en 2012, son groupe nous balançait une nouvelle galette.
Balancer est le mot juste, l’introduction, c’est un riff sec et rageur, pas un bruitage inutile et chiant. Direct est le mot, le groupe ne s’embarrasse pas précautions oratoires, il rentre directement dans le vif du sujet avec Heaven Is Calling ou Live & Learn.
Seulement voilà, alors que le groupe partait avec un coefficient de sympathie royalement élevé, le groupe a la fâcheuse tendance à se contenter d’un démarrage en trombes de riffs agressifs, des guitares déchaînées et des hurlements, à l’introduction. Plus d’une fois, ce départ prometteur, volume à fond, ne tient pas vraiment ses promesses et se calme plutôt que d’encore en rajouter. Bon on ne bascule pas dans la guimauve, mais c’est assez regrettable de ne pas profiter d’une telle entrée en matière. La suite nous refroidi également, Facing Your Enemy un mid tempo énergique mais trop conventionnel et à tendance commerciale. Une petit ballade musclée et électrifiée sans excès Don’t Dream ou d’ autres mid-tempo tellement ordinaires See Me Crying ou Tokyo. Dans le genre sans relief, on est servi. Et voilà que le coefficient sympathie chute tout autant.
Bon, d’autres plages, dont Eyes Of A Stranger, et Savior s’avèrent nettement plus réjouissantes avec une déferlante de guitares, de vrombissements de batterie et de voix énergique. Les musiciens conservent la flamme active du début à la fin, et ne souffrent d’aucune baisse de régime. Dans le même registre, la plage la plus courte, logiquement intitulée March Of The Dwarf, nous offre un instrumental magistral. La seule qualité d’un Fame And Fortune est de conserver une pression constante.
On a même une ambiance très ’70 avec Fear No Evil et la façon très coverdalienne dont la voix se pose sur la mélodie. Le son acéré de la distorsion donne une pêche supplémentaire au titre, mais on reste dans le déjà entendu avec des passages calmes où seuls le chant et la rythmique occupent l’espace sonore et des refrains plus enflammés. Le solo cependant nous titille les neurones avec bonheur, dommage que celui-ci soit si court. En règle générale d’ailleurs, les soli sont de factures honnêtes et certains déchirent un max, du genre à vous laisser la mâchoire pantelante sur le parquet, la bave dégoulinante en sus. Mais ça ne sauve pas vraiment l’album qui se termine par une ballade aussi molle qu’inutile.
Le groupe a donc totalement épuisé son capital de départ. A priori, on pensait le voyage en sa compagnie agréable, au bout du compte même si la chute n’est pas vertigineuse, on s’ennuie ferme à attendre le grand frisson, même si de-ci, de-là, certaines plages ou soli valent le détour.
Mr Spok