Deuxième galette pour les américains de HUNTRESS et voilà déjà qu’ils nous font le coup de l’introduction inutile avec Enter The Exosphere. Effectivement elle fleure bon les bruitages des années ’80 et ’90 et évite de s’éterniser, du coup c’est passable et on n’appuie pas sur « next track please ». Le quintette démarre alors en mid-tempo énergique son Blood Sisters avant de bifurquer radicalement vers l’ultra-rapide. On retrouve les bons souvenirs du premier album, si le premier couplet se veut au chant clair, le refrain verse dans les hurlements. Rayon rythmique et interventions des grattes, ça double pédale allègrement, ça riff joyeusement et les soli sont clairs, nets, précis et incisifs, la voix se module du gentil à l’extrême, nous sommes bel et bien en territoire connu.
La plage suivante nous offre une ambiance qui oscille vers un rien vers MEGADETH par la façon dont la chanteuse pose sa voix, ce qui n’est pas le moindre des paradoxes, vu que ces riffs coulent de la plume de l’ami LEMMY KILMISTER de MOTORHEAD. Hé oui, le fameux bassiste a composé ce détonnant I Want To Fuck You To Death qui nous offre quelque chose de radicalement différent, mais franchement jouissif. Le groupe retrouve ses marques avec Destroy Your Life même si la voix se veut plus abordable et évite les hurlements, du moins jusqu’au final. Rayon soli de guitares, ça déménage toujours autant, privilégiant cependant une certaine clarté par rapport aux déferlements bruts.
A nouveaux ce timbre de voix plus abordable pour lancer la plage titulaire. Cette fois-ci, le groupe bifurque vers une ambiance à laquelle nous n’étions pas habituées, ralentissant le tempo pour aborder un univers bien lourd proche de BLACK SABBATH. Le solo pousse lui sur l’accélérateur, mais cette atmosphère différente s’avère franchement séduisante. A nouveau un retour à la « normale » avec les déferlements furieux de Zenith, tandis que la fureur se tempère quelque peu sur Oracle.
Le même constat vaut pour Receiver, Spectra Spectral et Alpha Tauri qui contiennent leur dû de riffs, de roulements de batterie, de soli galvanisants mais qui s’avère franchement un peu trop communs, le groupe ayant gommé ses aspects les plus agressifs, que ce soit en terme de vitesse ou de rudesse du chant. La dernière plage aurait dû débouler à fond la caisse, mais le break lent qui figure à mi-parcours, nous a plus refroidi qu’autre chose. D’autant plus regrettable que la suite s’avère franchement captivante
La tendance générale de cet album consiste donc à se démarquer du premier opus. Si cette attitude peut s’avouer artistiquement défendable de prime abord, force est de constater qu’on a l’impression que le quintette veut devenir plus abordable, la voix se posant de façon beaucoup moins agressive, le tempo abandonnant les caractéristique Black dont on se souvenait sur le premier opus. Bref, il semblerait que le groupe a abandonné son originalité du recours aux extrêmes afin de devenir plus commercial. Typiquement le genre d’attitude qui a coulé plus d’un groupe. Alors l’album n’est jamais désagréable, mais il manque singulièrement d’épices, surtout quand on le compare au premier. Un bon album, certes, mais relativement quelconque, et donc quelque part une déception quand même.
Mr Spock