Au rayon des retours voici le Roi Serpent. Majesté oblige, le groupe emmené par le batteur Carmine Oppice s’est fait attendre (vingt-cinq ans de pause après la sortie des deux premiers albums) avant de nous faire le coup de la « réunion », en 2011. Voici donc le second album post réunion du quintette, avec un nouveau chanteur en la personne dePaul Shortino.
Il va de soi que ce groupe dont la disparition prématurée n’avait pas ému grand monde, ne va pas réinventer le hard rock. Mais même s’il ne s’agit que d’illustrer il faut reconnaître que le démarrage en trombes de Hell On Wheels porte en soi les éléments essentiels à une bonne recette : déferlements de batterie, vrombissements de basse, riffs incisifs, voix puissante, refrain facile à retenir, titre frappeur. Rien de neuf donc, mais de l’efficacité garantie. Un formule identique avec un duo de guitaristes Mick Sweda et David Michael-Philips en pleine forme et particulièrement inspirés. Knock ‘Em Dead fait plus de confirmer les bonnes impressions du début, le titre rentre dans la tête et les jambes sans forcer.
Mid-tempo carré de chez carré avec Have A Good Time et ses chœurs, de l’hyper classique néanmoins superbement mis en place et magnifié par un solo époustouflant. Démarrage craquant de vieux vinyle pour lancer The Ballad Of Johnny Rod (Johnny Rod, c’est le bassiste du groupe) qui nous la joue un rien country acoustique avant de bifurquer vers le bluesy survolté. Pour terminer de façon rigolote de façon identique à l’introduction.
Ballade en intro acoustique avec Take Me Back, cœurs brisés lors des couplets, mais tristesse rage à tous les étages pour le refrain et pour un final qui conserve intacte l’énergie. Cette même énergie qu’on retrouve décuplée dans le riff frénétique de When The Hammer Comes Down ou dans les envolées décapantes de Running Wild. Retour à l’ambiance bar blues avec The Crunch et ses grattes magnifiées. Et c’est là qu’on se rend compte à quel point le nouveau chanteur fait plus que tenir la baraque, depuis le début sa voix chaude et puissante n’a jamais fait défaut et ce quel que soit le type dans lequel le groupe se plonge.
Du carré un peu simpliste avec Got It Comin’, ça sent le single commercial et par rapport aux autres plages, la foudre est aux abonnés absents, on passe, on jette. Heureusement, la fièvre remonte pour un Deep River franchement plus incisif et nerveux. Retour au carré simpliste, mais ici, la sauce prend, on sent qu’il y a de l’énergie à foison dans les starting blocks, Don’t Keep Me Waiting regorge d’énergie, de chœurs invitant à la participation et d’un riff captivant, le tout épicé d’un break de batterie, et d’un solo furieux, pour se clore sur un solo de batterie paradoxalement assez quelconque. L’album s’achève alors sur un We Go Round très commercial mais franchement bien ficelé et donc accrocheur.
Sans jamais rien réinventer, le groupe se contente d’illustrer le Hard Rock des années ‘70, mais avec brio et chaque plage arrive à relancer l’intérêt (mis à part le torchon commercial évoqué plus haut), possédant un petit quelque chose de bien sympathique. Et puis mine de rien, même si, en terme de célébrité, le moteur de KING COBRA est le fameux batteur, ses acolytes n’ont pas leur mains en poche et ne manquent pas de panache, les guitares regorgent d’inventivité et d’énergie, la rythmique martèle furieusement. Certainement pas essentiel, mais royalement (c’est par pour rien qu’ils s’intitulent KING) bien foutu et captivant. Au final, sans être indispensable, une excellente surprise dans le genre.
Mr Spok