Le fabuleux guitariste nous revient avec la huitième galette de son projet BLACKMORE’S NIGHT, si on fait abstraction des DVD captés en public. Fondé en 1997, le duo de Ritchie Blackmore avec la chanteuse Candice Night nous offre un mélange de différents genres folk, rock, celtique, médiéval et pop. Pour l’histoire parallèle, les deux musiciens se sont mariés en 2008 et ont deux enfants, c’est vous dire que leur projet, c’est une histoire de famille. Tous deux se partagent un nombre conséquent d’instruments, je vous laisse deviner qui s’occupe de la guitare acoustique, électrique, et de la mandoline et qui se charge des instruments à vents.
Le couple revisite I Think It's Going To Rain Today de Randy Newman pour lancer l’album. Après un démarrage très Motown (style spécifique qui caractérise la musique des chanteurs noirs américains des années ’60, issus de Detroit, la « Motor Town », d’où le nom), la plage prend un virage épique et symphonique. On change d’univers avec une influence russe sur Troika. A nouveau la voix de la chanteuse fait des merveilles et nous inviterait presque au Casatcshok. Les autres musiciens s’en donnent à cœur joie Bard David Of Larchmont aux claviers et chœurs, Lady Kelly Dewinter au cor d’harmonie, Earl Grey Of Chimay (aucun rapport avec notre bière) à la basse et à la guitare rythmique, The Scarlet Fiddler au violon et Troubador Of Aberdeen aux percussions.
Aussi à l’aise dans l’envoutant calme The Last Leaf, que dans l’envoutant plus remuant à flûte Lady In Black, le groupe passe avec aisance d’une ambiance à l’autre. La longueur de Lady In Black, reprise d’URIAH HEEP, permet des montées d’adrénaline par le recours aux sonorités différentes et on retrouve même une discrète mais efficace guitare électrique qui finit par s’imposer au-dessus de la mêlée lors d’un limpide et impeccable solo dont le gratteur a la secret.
Retour aux sons moyen-âge pour Minstrels In The Hall. Difficile de faire l’impasse sur le passé, le Temple Of The King relève d’une collaboration de Blackmore avec Ronnie James Dio pour RAINBOW. Superbe version magique. Pour lutter contre la morosité, la plage titulaire, Dancer And The Moon, vous invite à la danse à grand renforts de flutes, violes et autres joyeusetés d’époque. L’instrumental qui suit est un fameux Gaillard et n’usurpe pas son titre.
Un petit interlude gentil avec The Ashgrove avant de lancer un duo de titres qui se répondent. A savoir Somewhere Over the Sea (The Moon is Shining) et The Moon is Shining (Somewhere Over the Sea). Vu l’inversion des titres ?? Dans le premier, particulièrement calme, outre la magnifique voix de la chanteuse, la guitare électrique nous envoute lors d’un solo clair et limpide. La deuxième nous saoule de sons électroniques avant de nous balancer un riff qui ouvre le bal des instruments dont on raffole avec une rythmique carrée réduite à sa plus simple expression mais efficace.
Une dernière ballade mélancolique The Spinner's Tale avant d’attaquer le Carry On... Jon qui rend hommage à l’ami et complice de génie, le regretté claviériste de DEEP PURPLE : Jon Lord. Dès les premières notes, l’électricité est de mise et s’élance sur un ton encore plus mélancolique que la plage qui précède. La tension monte lentement pour ouvrir une voie royale au solo d’organe. Bref, un final assez somptueux tout en étant particulièrement triste.
Pour les membres restant, le départ du guitariste fut un soulagement, il y avait une vie pour DEEP PURPLE sans Ritchie Blackmore. Ici, le duo illustre parfaitement qu’il y a aussi une vie après DEEP PURPLE, et s’il est clair qu’il ne s’agit pas de Hard Rock, cet album réjouira les fans de folk. Dans le genre une éclatante réussite.
Mr Spok