Tout d’abord s’interdire les ballades molles, les introductions acoustiques et autre tics de compositions qui ramollissent le riff. Et on va à l’essentiel sans tourner autour du pot (de bière, les gaillards sont Irlandais). En douze tueries accélérées et seulement 36 minutes, le quintette illustre ce genre sans lever le pied de l’accélérateur, à croire qu’ils ont quelque part inventé la machine à remonter le temps.
Le chant énergique mais pas immonde de Philly Byrne est supporté par des chœurs, principalement le bassiste Joe McGuidan, un peu à la façon d’ANTHRAX. On regrette à l’écoute de The Wrong Stuff que le groupe n’ait pas bénéficié d’une plus grosse somme pour enregistrer car on sent que les gaillards en ont dans le manche. Les riffs assassins, les solos endiablés, la rythmique sans concession. Et quand ils se lancent dans Legend Of Speed, c’est pas pour jouer aux escargots. Le soliste Domo Dixon se voit épaulé par le rythmique John Roche. Quant au batteur, Paul Caffrey, il doit pas rester sec à l’issue d’une seule plage car ils nous offre la totale à chaque titre.
Riff sec à la déjà entendu dix mille fois, mais ça marche toujours autant sur Backwards Bible. Un rien trop classique pour avoir une vraie personnalité. Le Berverly Hills Robocop (vivement le film surtout), s’avère plus efficace que la plage précédente. Cependant, on sent les limites d’une production assez rachitique qui déforce le titre, certaines interventions de la guitare auraient gagné à mieux ressortir.
Ils doivent aimer le cinéma puisqu’ils Smoke The Blow With Willem Dafoe (un hommage au PLATOON d’OLIVER STONE sans doute) pendant moins de deux minutes avant de lancer un We Started The Fire au napalm qui possède un petit air de l’OVERKILL du début. Un solo endiablé qui semble ne devoir jamais s’arrêter. Et le tout condensé s’il vous plaît. Petit jeu de mot Terrorscope qui fait tout autant penser à la bande de Bobby Blitz Elsworth mais rajoute une cerise de musique classique sur le gâteau Metal , mais quand on possède un tel talent, vous comprendrez bien que c’est dans un registre survolté et la disto à fond.
Un prix pour le titre le plus long The Cannibals Are In The Streets (Therefore) All Flesh Must Be Eaten, le groupe s’avère toujours aussi survolté avec un solo particulièrement décousu car divisé en plusieurs parties de façon totalement anarchique. Un titre inutile (dix-huit secondes) avant de lancer un autre très ‘Anthraxien’ Matrioshka Brain. Un Metal Idiot hyper rapide et tout aussi court (même pas deux minutes trente), histoire d’encore aller plus vite. Sans solliciter le liquide des freins, le quintette termine son album sur une dernière tuerie Wrecking Ball.
Bref, restons attentifs à ce combo sympathique qui a bien digéré les influences des maîtres américains, la durée de l’album et la vitesse d’exécution fait penser au REIGN IN BLOOD de qui vous savez. Avec un production digne des plus grands, en rallongeant certaines plages et en modérant de temps à autre le tempo, bref, en variant un peu plus les ambiances, ce GAMA BOMB pourrait voir l’avenir sous de meilleures auspices. Dans le genre, imparable.
Mr Spock