Sinner – Touch Of Sin 2
AFM Records

Le music business est une vraie saloperie. Quand Matt Sinner jette un œil sur le premier contrat qu’il a signé pour le groupe SINNER, il n’en revient toujours pas. Alors que le groupe interprète toujours les plages liées à ce contrat sur scène, la compagnie qui en détient les droits d’édition ne distribue pas les albums en CD. Même les bandes originales ont disparu de la circulation. Dès lors, avec l’aide de AFM Records, le groupe a décidé de ré-enregister les meilleurs plages de cette époque, de les mettre sur une seule galette, le tout agrémenté de trois nouvelles chansons.

Si les plages portent en elles les clichés de l’époque, rythmique carrée d’un éloquent Born To Rock, refrain commercial et facile de Bad Girl (qui sonne bien désuet aujourd’hui), elles montrent aussi que derrière une certaine facilité, simplicité, il y avait surtout la recherche de l’efficacité garantie et immédiate. De même qu’elles illustrent des problématiques assez simple Knife In My Heart.

Bref, il va de soi qu’on pourrait dire que SINNER se retrouve au rayon Hard Rock « un peu daté », donc effectivement, il y a une fameuse couche de poussière, mais dès qu’on écoute les interventions des solistes, par exemple sur le furieux et carré Concrete Jungle, l’éloquent Shout ou le fier Germany Rock, on se dit que finalement les vieilles recettes ont encore du bon.

Alors évidemment, les plages fonctionnent de la même façon, riff accrocheur, rythmique carrée, refrain aguicheur, solo inventif. De temps à autre, le titre est plus nerveux Danger Zone ou plus commercial Blood On The Sand. Ce dernier d’ailleurs montre bien qu’il n’y a presque pas de différences entres les vieilles plages et les trois nouveaux titres composés pour l’occasion de ce best of qui ne dit pas son nom. De façon assez généralisée, les plages s’avèrent très courtes (jamais plus de quatre minutes), ce qui permet d’aller à l’essentiel mais donne aussi quand même un côté assez répétitif à l’ensemble.

Pour accompagner le brave bassiste-chanteur sur les quatorze plages de l’album, on peut compter sur les trois guitaristes : Alex Beyrodt, Christof Leim et Alex Scholpp et le batteur Andre Hilgers. Un album de Hard Rock assez moyen comme SINNER en a toujours fait. Sympathique mais pas vraiment transcendant.

Mr Spock

6,5/10