Fondé en Irlande du Nord en l’an de grâce 2000, cela fait donc treize ans que les gaillards de THE ANSWER, originaires de Newcastle et Downpatrick, écument les mers du rock. Avançant petit pas par petit pas, ils nous livrent aujourd’hui leur quatrième galette. Des petits pas confidentiels à la première partie d’AC/DC, le groupe a patiemment mené sa barque. Influencé par des classiques tels FREE, LED ZEPPELIN, AC/DC et THE BLACK CROWES, le quatuor nous livre un hard rock assez conventionnel mais franchement décapant.
D’abord un format d’album tout aussi classique que ses influences, moins de quarante minutes pour dix titres. L’efficacité s’avère donc le maître-mot de chaque plage. Pas de digressions spectaculaires destinées à en mettre plein la vue. Ici on privilégie l’efficacité certaine, du rentre-dedans direct avec New Horizon fabuleuse entrée en la matière et plage titulaire, histoire de donner le la dès les premières secondes. Du punch plein les dents Leave With Nothin’ du genre KO direct, du simili calme qui monte en puissance Spectacular. Un exercice de montagne russe qui commence en fausse ballade pour mieux exploser par la suite Speak Now. Le carré de chez carré, avec batterie bien sèche et riff du même registre, Somebody Else.
Dans le registre lent à l’énergie contenue mais cependant omni présente, Concrete fait pas dans le faux dur, c’est du solide. Même le recours à l’acoustique accompagné d’un chant hyper calme qui lance Call Yourself A Friend dans le registre ballade à la mélodie lancinante, bifurque rapidement au rayon débordement d’énergie. Hommage direct à LED ZEPPELIN avec le riff et la ligne de chant de Baby Kill Me, difficile de rater la référence tellement elle explose dans les tympans.
Gros riff lourdingue lorgnant un brin vers le BLACK SABBATH des origines, Burn You Down fleure bon le Stoner survolté. Et le Scream A Louder Love, proche parfois d’AC/DC, représente une compilation de toutes les bonnes choses qu’on vient d’entendre, tellement c’est irrésistible. Et pas une seule ballade sirupeuse.
La voix de Corman Neeson possède cette puissance et ce charme qu’on trouve chez les grands, une chaleur acérée, un mélange de Bon Scott et de Robert Plant, mélodique mais incapable de verser dans la guimauve. Le duo basse Micky Waters batterie James Heatley fait merveille, efficacité permanente sans jamais bouffer l’espace, ni sans en faire trop, l’énergie est privilégiée par rapport aux débordements inutiles. Ce qui permet bien évidemment à la guitare de Paul Mahon d’exploser au détour de chaque riff, de se lancer dans des solos accrocheurs et dévastateurs, de déferler tel un tsunami de notes, une avalanche d’accord. Une gratte qui varie les ambiances d’une plage à l’autre. Ils ont parfaitement assimilés les caractéristiques de leurs ainés, et arrivent sans problème aucun à conserver l’attention d’un bout à l’autre. Comparativement à d’autres formations qui plongent dans les années ’70, THE ANSWER possède un petit plus, une foi sacrée, une dose d’énergie inépuisable. Pas encore indispensable, mais il pourrait bien le devenir un jour. Un album court, certes, mais qu’est-ce que c’est bon. Pour paraphraser le film britannique THE EXAM « There is only one question and there is only one THE ANSWER. » Et à coup sur, ils ont la bonne réponse.
Mr Spok