Fondé en 2005 par Mathias Schlegel, chant/guitare et Andreas Mäser guitare de DISCONNECTEE, et Dominik Immler batterie et Tobias Schädler basse de DISTANCE, le quatuor nous balance sa quatrième galette en 2012.
Le groupe prend un malin plaisir à mélanger les genres au sein d’une même plage, le titre d’introduction , Retracing Memories, combine ainsi rythmique extrême et chant guttural avec ces passages plus feutrés à voix claire et mélodies plus éthérée. Ce jeu de montagne russe s’avère la marque de fabrique du groupe. Même s’il se complait à fréquemment avoir recours à des éléments extrêmes (dont ce chant hyper-agressif), le groupe sait qu’il doit moduler ses effets plutôt que de tout lancer comme un TGV. Car souvent dans ce cas de figure, le fan, au final, se sent comme une vache, il écoute sans rien remarquer tellement c’est toujours la même chose.
The Escape et Burial Bridge jouent donc également sur ces habiles contrastes qui relancent sans arrêt l’intérêt et permettent au groupe de ne pas se fondre dans un moule qui serait casse-pied passé les deux premières plages. On part dans l’hyper speed avec My Oblivion plage qui maintient la pression sur l’accélérateur, même dans les moments où le chant adopte un ton plus modéré. Plus étonnant, des chœurs qui viennent se greffer à côté d’un chant agressif, et un final à la basse.
Conservant cette optique, le groupe nous balance un A Reason tout aussi hyper rapide et vindicatif. Le groupe nous offre des vrais passages d’accalmie quasi acoustique dans la déferlante qu’est Buried In The Deep. Même vitesse d’exécution sur A Thin Red Line mais en limitant drastiquement le recours aux voix claires. Celles-ci reviennent plus dominantes sur Perspectives.
Démarrage acoustique pour un mid-tempo malsain Lost Chapters vu qu’on pense d’abord à une ballade. Mais c’est mal connaître les gaillards, chassez le naturel et il revient au grand galop. Même à vitesse réduite , le riff reste captivant et la voix gutturale. Retour à la vitesse pour Dead Home au riff toujours aussi incisif et fascinant. Sur la dernière plage, Follow The Light, le groupe n’hésite pas à jouer le grand écart entre des parties presque acoustiques, une rythmique d’enfer, des voix très dures et une mélodie qu’on croirait sortie d’une ballade commerciale, mélangeant parfois même les deux registres.
Oscillant sans cesse entre le bon vieux Thrash et le death, jouant énormément sur les modulations des voix, THE SORROW nous livre un album à l’efficacité garantie. Sans jamais manquer d’énergie, de rythmique assassines, en onze plages et quarante-quatre minutes, il démontre que la machine à riffs tourne à plein rendement.
Mr Spok