On vous avait déjà parlé de l’électro-ghotique Metal de ce groupe allemand. Force est de reconnaître qu’en leurs teutonnes contrées, ce type de musique qui mélange les genres connaît un certain succès puisque le groupe nous livre aujourd’hui sa troisième galette.
Encore une fois, les sonorités électroniques sont aussi présentes que les gros riffs bien lourds et la rythmique assassine. La formule fonctionne à fond la caisse dès la première plage Die Welt Verbrennt. La seconde Süchtig alterne passage éthérés où ressort la voix, seule avec la rythmique, et les explosions de riffs mâtinés de nappes de claviers. Démarrage un peu à la RED HOT CHILI PEPPER pour Wenn Der Regen Kommt mais le titre retrouve rapidement ses marques Metal et alterne alors ces passages éthérés avec des refrains plus costauds selon le processus bien connu de l’alternance.
Introduite par une voix féminine, Schwarz s’empresse pourtant de reprendre les gros riffs qui vont si bien avec la voix du chanteur. Les claviers présents s’avèrent discrets, un break de voix trafiquées vient calmer le jeu un très court instant avant que ça reparte comme en ’40. Un mid-tempo rempli de gros riff, les guitares se moins présentes pour laisser la place au chant, Leuchfeuer s’avère royalement classique mais très efficace dans le genre, avec explosion en fin de morceau.
Mélange électronique et riff très typé années ‘ 80 pour lancer Adrenalin qui lorgne très fort du côté de chez RAMMSTEIN. Et cette impression ne nous quitte pas, ni pour Der Schmied, ni pour Paradies. Les plages se succèdent mais aucune n’arrive vraiment à se différencier des autres. Quand on écoute un titre, il est quasi impossible de se rappeler du précédent, tellement il s’efface de lui-même. On passe ainsi de Nackt à Temple Der Lust sans vraiment sentir de différence notable. Le dernier titre Dämonin ne change pas fondamentalement la donne, si ce n’est qu’il ralentit le tempo.
Pour ceux qui apprécient le gothique dans la langue de Nietzsche, cet album possède de quoi combler leurs appétits. Cependant si l’efficacité ne fait jamais défaut, c’est plutôt du côté de l’originalité que le bât blesse. Le recours assez systématique à l’alternance dur-mou, Metal-electro, finit par nous donner onze plages, agréables certes, et même royalement mises en place, mais dont finalement aucune ne sort vraiment du lot. Et ce d’autant plus, que la durée flirte entre les trois et quatre minutes, sans jamais déborder. Une suite logique à l’album précédent, qui en reprend les points positifs, mais qui n’apporte rien de plus, et qui s’avère donc plus que dispensable. Il n’est pas certain que STAHLMANN pourra toucher un public plus large sans diversifier sa façon de composer et perdre ses tics.
Mr Spok