Tyketto - Dig In Deep
Frontiers Records

Groupe de A.O.R fondé à New York City dans la fin des années ’80, le quintette a vu ses efforts ruinés par l’émergence du courant Grunge. La valse des musiciens a mis en groupe en mode « veille » jusqu’à ce que des concerts de réunion de la formation originale, selon la formule consacrée, pousse le musiciens à remettre définitivement le couvert. Et en 2012, les lascars nous sortent un nouvel album.

En introduction, Faithless nous propose un riff sympa qui malheureusement se ramollit pour ensuite laisser la hargne revient. Mais ce jeu de yoyo continue, et les descentes s’avèrent assez malencontreuses car les moments de rage valent leur pesant de riffs et quand la six-cordes part en solo, ça déménage sérieusement. Pas vraiment échauffé, on poursuit l’écoute, pour tomber sur un rock carré Love To Love bien gentil, légèrement épicé. A nouveau la gratte de Brooke St James nous séduit, mais l’ensemble manque d’épice.

Tout comme le Here’s Hoping It Hurts c’est bien gentil, avec plein de chœurs (le bassiste Jimi Kennedy et le guitariste). Mais ça ne réveille pas entièrement, le groupe conservant son approche A.O.R. La preuve avec Battle Lines qui n’a pas grand-chose à voir avec une épopée épique, mais bien plus avec la ballade sympathique, avec gratte acoustique, le piano feutré de Bobby Lynch et chœurs langoureux.

On plonge dans la déferlante tendance guitar-héros, puis la six-cordes nous assène un riff bien sec et carré. Les oreilles en redemandent. Certainement le seul titre qui se démarque du lot The Fight Left In Me ne sort pas de la voie A.O.R mais regorge de suffisamment d’énergie pour enfin nous intéresser.

On monte au ciel avec Evaporate mais le trajet relève plus de la sympathique montgolfière que de la fusée intersidérale. Appeler une chanson Monday rappellera à tout le monde la joie de reprendre le boulot après le week-end, une gentille ballade peu emballante.

La plage titulaire, judicieusement choisie, nous gratifie également de son lot d’énergie, et de riff. A nouveau malgré une recette bien connue, la sauce prend. Ce Dig In Deep ne sent pas le frelaté et la groupe continue sur sa lancée avec un Sound Off tout aussi survolté et efficace. Mais ne nous emballons pas outre mesure, le Let This One Side qui suit retombe dans les travers déjà mentionnés, un chouette riff, mais un chant trop modéré, mis à part les superbes interventions de la gratte, un titre bien trop conventionnel.

Et le groupe de terminer par une ballade particulièrement molle This Is How We Say Goodbye.

Les riffs sont fameux, mais l’ensemble singulièrement manque de pêche. La voix chaleureuse de Danny Vaughn évite malheureusement souvent d’aller trop loin et de pousser la hargne et c’est dommage. Les parties de guitares ressortent magnifiquement. Mais le reste n’est pas vraiment à la hauteur. Mis à part The Fight Left In Me, Sound Off etDig In Deep, les titres se complaisent dans le registre sans en briller particulièrement. Bien mis en place, mais absolument pas emballant.

Mr Spok


6/10