Et voilà la nouvelle galette de MASTERPLAN, le groupe fondé par l’ex-guitariste d’HELLOWEEN, après avoir été lourdé comme un malpropre. Depuis lors, et sans trop s’appesantir sur l’historique, il y a eu pas mal de mouvements au sein de la formation et le line up s’établit comme suit en 2013 : Rick Altzi au chant ; Roland Grapow aux guitares ; Axel Mackenrott aux claviers ; Jari Kainulainen (ex-STRATOVARIUS) à la basse et Martin Skaroupka aux futs.
Faut-il préciser que tout ce beau monde n’a aucun problème à nous proposer un Metal de type Power – Speed classique. L’introduction ne sert pas à grand-chose mais le The Game qui ouvre réellement l’album, et les hostilités, met directement les pendules à l’heure. Le problème, c’est que la tension retombe aussitôt avec Keep Your Dream Alive titre en demi-teinte qui connaît de fortes baisse de tension et des passages royalement mous entourés de riffs rageurs. Le piano ressort en contraste avec la rythmique carré et musclée et effectivement au niveau de l’effet recherché, c’est plutôt réussi, mais placer ce type de plage après un démarrage en trombe, ça la fait mal et relève plus de la faute de goût. D’autant plus regrettable que le solo de guitare s’avère assez épicé.
Voilà le titre qui aurait dû succéder à la première plage Black Night Of Magic cogne sec, déboule en furie, guitare rageuse, claviers magistraux, voix royale, rythmique qui met KO d’un coup. Et le solo, relève du même tonneau. Puis le groupe s’engouffre dans un final qui ne ralentit jamais. Une réussite éclatante. Les sonorités orientalisantes qui lancent Betrayal nous font peur, on penser revenir dans le mou, mais que nenni, le groupe a trouvé sa vitesse de croisière.
Au rayon énergie, le No Escape se défend également avec brio, jouant sur le contraste d’une voix très calme qui prend la tangente lorsque les riffs se déchaînent, prélude à un magnifique solo en plongé apocalyptique sous nappe de claviers. Du grand art. Ralentissant le tempo, mais gardant une ambiance musclée et symphonique, le Pray On My Soul poursuit sur cette lancée et initialise un semblant de diminution de vitesse qui se poursuit sur Earth Is Going Down où la voix nous la joue mid-tempo, tandis que les autres instruments tiennent un rythme plus soutenu, musclé avec rythmique carrée simplissime mais royalement efficace qui permet à la mélodie de mieux ressortir.
La suite, c’est le solo magistral de Return From Avallon avec nappes de clavier magique, voix divine, dans le genre totale réussite. Le Through Your Eyes qui suit ralentit considérablement le tempo, mais garde les distorsions actives. Bref, une baise rythme destinée à nous préparer au démarrage tout en finesse de la pièce maîtresse et plage titulaire de l’album. Plus de dix minutes qu’on ne voit pas passer, tellement les éléments s’enchaînent en relaçant l’intérêt de l’auditeur. Une composition comme une chaîne de montagnes, lorsqu’on pense avoir tout vu, on découvre un nouveau sommet, de nouvelles merveilles.
Bref, sans jamais s’éloigner des sentiers battus, MASTERPLAN nous livre un très bon album certes, mais assez conventionnel dans l’ensemble, avec cependant une lamentable faute de goût. Le guitariste leader n’a pas à rougir d’une éventuelle comparaison, mais il est clair qu’il manque à sa formation ce qui la distinguerait définitivement des autres qui évoluent dans le même genre. Néanmoins, cet album est aussi une preuve de la santé éclatante de la bande.
Mr Spok