Powerwolf - Preachers Of The Night
Napalm Records

L’avantage quand on porte un nom cliché, c’est que le fan de base sait à quoi s’attendre. Avec les Allemands de POWERWOLF, c’est aussi évident que ça et dès les premières secondes on ne peut s’empêcher de penser à leur grand frère RUNNING WILD. Alors on n’est pas en présence d’une vulgaire copie, mais bien d’un digne successeur. Les introductions chiantes, c’est pas leur truc. Gros riffs, batterie vrombissante, chant conquérant. Et vas-y qu’on rentre directement dans le vif du sujet avec Amen & Attack.

Deuxième plage et tiens, Secret Of The Sacristy nous fait penser à HELLOWEEN. Bref, même si le groupe ne peut pas échapper aux comparaisons évidentes, on comprend d’emblée que ce ne sont pas des tâcherons. La voix puissante ne délaisse pas le côté mélodique et participatif. Et il serait peut-être temps de parler des guitares, qui riffent à toute vitesse sans jamais oublier qu’elles sont au service de la mélodie. Et elles prennent leur envol en toute liberté lors de soli.

Il serait injuste d’oublier à quel point les voix chez POWERWOLF sont considérées comme un instrument au même titre que les autres et sur Coleus Sanctus elles sont bien mises en évidence au premier plan de la mélodie. Mais jamais au détriment de l’énergie ou du riff. Plutôt que de pousser l’accélérateur sans finesse, sur Sacred & Wild, le groupe nous balance un mid-tempo appuyé par le chant sur un riff puissant. Les chœurs ne sont jamais en reste et donnent à chaque fois du relief au titre. Le groupe a aussi le chic pour nous balancer un break annonciateur du solo, bon ça sent un peu le télégraphié systématique, mais ça fonctionne à tous les coups et on ne va pas s’en plaindre.

Courte introduction d’orgue de messe pour Kreuzfeuer qui nous la joue presque ambiance gothique indus en allemand qui nous fait penser à un IN EXTREMO qui aurait délaissé son côté folk. Bon histoire de bien montrer qu’on ne se perd pas en chemin, la machine infernale repart à la vitesse du son sur un Cardinal Sin irrésistible. Des riffs en folie, des roulements de batterie, des vrombissements de basse, une optique classique, voir classieuse, des chœurs en latin. Ce n’est pas une chanson, mais un mille-feuille du métal, chaque couche apportant son lot supplémentaire de goûts aux papilles gustatives de nos tympans. Pourquoi changer de formule si ça fonctionne aussi bien, rebelote avec In The Name Of God aux multiples ambiances.

L’introduction de Nochnoi Dozor nous fait plonger dans un autre décor, mais c’est pour que le groupe retombe mieux sur ses riffs et roulements de batterie qui vont nous entraîner dans un solo particulièrement allumé. Lent au démarrage Lust For Blood n’attend pas la fin de l’hiver avant de pousser la déferlante. Le groupe a saisi ce qui coince chez beaucoup de formations, lors de nombreuses introductions, ça traine lamentablement. Avec POWERWOLF, une intro, ça introduit, ça ne fait pas naufrage dans un océan de mollesse. Passé les première secondes, les instruments se lancent à toute vitesse dans un de ces morceaux typique du groupe.

Pour ceux qui se souviennent de leur leçon de latin, le groupe balance sur une rythmique endiablée un Extatum Et Oratum de joyeuse facture. La bande termine par la pièce maîtresse de l’album Last Of The Living Dead, profitant de la longueur du morceau, la plage est divisée en parties modérées, mais royalement énergiques, avec une mélodie soulignée par un gros riff. Un break chanté par des chœurs lance un premier solo au tiers. Une autre accélération nous prend aux tripes aux second tiers avant de lancer le solo avant le final. Cette dernière œuvre prouve que le groupe est aussi à l’aise avec les brûlots directs qu’avec les ambiances qui prennent le temps de s’installer.

Varié, énergique, entraînant, flirtant en général avec les moins de cinq minutes, les plages vont droit à l’essentiel, gommant les détours inutiles et gonflants. La dynamique du groupe ne fait jamais défaut. En onze plages, armé d’une solide expérience technique, le groupe redonne sans fioriture des lettres de noblesses au genre et mine de rien, malgré les clichés et, il est en train de se tailler un nom parmi les futurs grands. Pas la moindre seconde à jeter. Que du bonheur.

Mr Spok


8,5/10