Quand on fait partie de l’histoire, il faut de temps en temps s’arranger pour laisser une trace indélébile. La tournée FOREVERMORE WORLD TOUR 2011 a fourni une occasion en or pour capter les performances du Serpent Blanc en public. Au départ, il ne s’agissait que d’un album mais finalement eu égard à la qualité du matériel capté de-ci de-là, on se retrouve avec deux albums groupés. Bref, un double album de plus de deux heures qui démarre en trombe par un Best Years endiablé. La première plage résume à elle seule ce qui attend ceux qui ont vu le groupe sur scène : David Coverdale, un chanteur au mieux de sa forme, accompagné par un duo de guitaristes touchés par la grâce Doug Aldrich et Red Beach. Les claviers magiques deMichael Ruedy permettent de rajouter une couche à chaque plage, bétonnée par la rythmique du duo Brian Tichy à la batterie et Michael Devin à la basse.
Déjà à la deuxième plage Give Me All Your Love Tonight le public est largement sollicité. Et même si l’énergie diminue pour l’introduction tempérée de Ain’t No Stranger, la foule participe sans trop se faire prier et l’énergie a vite fait de reprendre le dessus. Impossible de faire l’impasse sur le sirupeux Is This Love qui s’avère un incontournable dans le registre. Les guitares reprennent la préséance pour Steal Your Heart Away, emmené par un rythmique bien carrée, et le chanteur de se laisser aller joyeusement. Autre ballade Forevermore n’oublie pas d’éclater en milieu de parcourt.
Le reste est à l’avenant. Malgré la présence de « Love » et « Heart » à tous les étages, jamais le groupe ne verse dans le langoureux à rallonge, même lors de la réunion des deux dans le même titre Ain’t No Love In The Heart Of The City. Autre exemple, le Love Will Set You Free. Les cardiaques ont intérêt à passer leur chemin tant les guitares se font hurlantes. Et ça continue avec My Evil Ways avec une intro très bluesy. Et comment resister à des bombes telles Fare The Well, Fool For Your Loving, et le duo Here I Go Again et Still Of The Night en versions survoltées et rallongées ? A l’écoute du public, c’est bien simple, on ne résiste pas, on participe.
On passe d’emblée à la deuxième galette, sans ralentir ou faiblir avec un éloquent Bad Boys. Le groupe revisite aussi son illustre passé avec un impeccable Slide It In. Par la suite, le groupe tire encore régulièrement à boulets rouges Pistols At Dawn et Snake Dance. Pas question de souffler, le Can You Hear The Wind Blow nous sert du chaud, du très chaud. Un petit interlude acoustique avec Fare Thee Well qui lance la ballade One Of These Days, et puis toute la bande repart au combat pour un The Badger à fond la distorsion avant de clore avec Deeper The Love.
Et cerise sur le gâteau, histoire de montrer où sa carrière a pris son envol, le chanteur de clôturer sur l’époque lointaine où il officiait au sein de DEEP PURPLE avec Soldier Of Fortune et un mix Burn/Stormbringer. Il suffit d’entendre les réactions du public pour savoir que ce dernier réagit au quart de riff. Pour avoir vu DEEP PURPLE et WITHESNAKE en 2012, alors que je donnais le premier gagnant, c’est finalement le Serpent Blanc qui emporte la donne. Si ceci est le testament de M. COVERDALE, c’est magistral. Un must pour les fans et pour tous les amateurs de hard rock estampillé années ’70.
Mr Spok