Pour la petite histoire, sachez que MOB RULES est le dixième album de BLACK SABBATH sorti en 1981 et produit par Martin Birch (également producteur d’IRON MAIDEN à l’époque). Et bien figurez-vous que malgré un tel patronyme, le groupe n’officie absolument pas dans une veine sabbathienne mais se complait depuis ses débuts en 1994 dans un Heavy Metal mélodique de bon aloi. Bref, clairement, il s’agit d’un de ces sympathiques groupes allemands de série B qui remplissent régulièrement les catalogues d’une discographie certes sympathique, agréable et royalement (vu la couronne dans le logo ?) bien foutue mais pas franchement essentielle. Passons outre les nombreuses migrations musiciennes, le line-up s’établit actuellement comme suit, la voix de Klaus Dirks mène toujours le bal et permet à la bande de conserver son empreinte vocale tandis que le guitariste Matthias Mineur est toujours de la partie. La seconde guitare échoit aux mains de Sven Luedke, la basse à celles de Markus Brinkmann, les claviers entre celles de Jan Christian Halfbrodt et la batterie à Nikolas Fritz. Tout ce beau monde nous présente aujourd’hui la septième galette du groupe.
Comme d’habitude avec la bande, le démarrage se fait en douceur pour prendre de l’ampleur. Close My Eyes s’avère de facture classique avec un duo de guitares bien en évidence, une voix au ton énergique, mais pas déchaîné, une rythmique efficace sans en faire trop. La plage brille surtout dans le solo où on sent que les gratteurs sont en pleine forme. Même recette pour Lost, le groupe se complait à nouveau dans une vitesse relative, à peine supérieure à un mid-tempo et donc même constat, le titre n’éclate que lorsque résonnent les soli.
La vitesse d’exécution s’accélère enfin pour Tele Box Fool qui nous offre un petit riff incisif et la voix se veut plus tranchante que précédemment, plus courte, la plage s’avère également plus directe. Et finalement ce titre aurait éclaté de façon encore plus percutante s’il avait été judicieusement placé en pole position. Car bien plus enlevé que les précédents, la sauce prend immédiatement de la première à la dernière seconde.
Malheureusement, c’est après ceci que la ballade (contractuelle ou syndicale), avec dose importante de riffs électriques cependant, mais ballade quand même, fait son entrée. Ce qui calme la fièvre qui aurait pu prendre possession du Metalleux de base avant même qu’elle ne monte. Comme si le groupe voulait s’excuser d’avoir poussé sur l’accélérateur. Il faut attendre les deux tiers de la plage pour que le plat prenne la route des épices. Le problème c’est qu’à ce niveau de l’album, on ne sait pas trop si on a envie de continuer le voyage. Rythmique carrée bien lourde pour Soldier Of Fortune, on pense très fort à MAIDEN, par la mélodie post refrain. Mais à part ça pas, et malgré une certaine efficacité énergétique non négligeable, pas grand-chose à se mettre sous la dent de fer.
Avec le riff de The Sirens, on part sur un titre plus énervé. Le tempo se veut plus rapide, mais on ne s’envole pas sur le mur du son. Costaud et efficace oui, mais assez quelconque finalement. A nouveau, la plage ne se distingue que lors des soli bien trop courts. Et puis franchement, ça ne vaut pas le Sirens de SAVATAGE. Le calme revient avec l’introduction acoustique de Scream For The Sun, bien mis en place, certes, mais n’avons-nous déjà pas eu notre overdose de passages calmes ? La plage n’explose qu’au tiers de sa durée et les guitaristes se déchaînent vraiment lors des soli.
La plage titulaire part en trombe sur un riff sympathique agrémenté d’une rythmique entraînante pour les guiboles. Il n’y a pas photo, c’est sans conteste le titre le plus efficace de l’album, mis à part une très, trop, forte ressemblance avec du MAIDEN des années ’80 (quelque part entre Piece Of Mind et Somewhere in Time). Ha si l’album avait pu aligner plus de titres aussi costaud.
Inutile de vous dire tout le ‘bien’ que je pense de la dernière plage Sunrise, un slow sirupeux soporifique. Un album relativement court, avec un nombre limité de plages pour éviter l’indigestion. Mais les longues plages trop aseptisées et d’autres un peu fades font qu’on reste sur notre faim. Et même si les soli s’avèrent franchement bandant, ça ne suffit pas à sauver l’album. C’est un peu du Metal fast food, vite digéré vite oublié. Dommage car c’est franchement sympa mais pas assez costaud. Ceci a d’ailleurs toujours été le principal défaut de la bande et ce n’est pas encore cet album qui va changer la donne. MOB RULES c’est un peu du Metal ‘trottinette’, c’est gentil, mais ça va pas fort vite, et on passe rapidement à autre chose.
Mr Spok