Après un retour enflammé en 2010 avec l’excellent PANDEMONIUM, qui affichait clairement sa parenté avec les premières claques du groupe que sont RED HOT AND HEAVY et FUTURE WORLD, c’est peu de dire qu’on attendait des nouvelles des Danois de PRETTY MAIDS, groupe fondé en 1982 par le guitariste Ken Hammer et le chanteur Ronnie Atkins. Comme les formations issues des glorieuses et métalliques années ‘ 80, le groupe avait acquis un statut « culte » aux côtés de leurs grands frères mieux situés géographiquement (les groupes anglais et allemands). Outre les deux membres fondateurs, on trouve Morten Sandager aux claviers, Allan Tschicaja à la batterie et Rene Shades à la basse
Quatorze titres pour un peu plus de cinquante minutes. L’album commence de façon feutrée, Mother Of All Lies fait doucement monter la sauce. La guitare joue en arrière-plan lors des couplets, pour mieux laisser la voix jouer au premier plan. Le titre multiplie ainsi les ambiances avant de laisser la six cordes s’exprimer pour un très court solo. Le To Fool A Nation démarre aussi calmement avant de faire monter la tension, mais ce n’est pas vraiment une explosion, à nouveau la guitare se positionne en retrait lors des couplets, pour un titre somme toute assez commercial. Par contre, cette fois-ci, la sauce prend lors d’un solo particulièrement somptueux.
Un interlude parlé accompagné du clavier, Confession qui lance The Iceman où on retrouve le PRETTY MAIDS d’antan mais, il manque un petit quelque chose, à nouveau le titre mélange les passages agressifs et les moments plus tempérés. Eu égard à la durée du titre, on aurait pu faire l’impasse sur les parties calmes car quand ils font parler la poudre, ça déménage un max et le solo de guitare sympathique introduit une légère échappée en solitaire du clavier.
On replonge dans le Metal tendance commercial avec Sad To See You Suffer qui sonne vraiment trop conventionnel avec un riff bien commun sur une nappe de clavier quelconque. Heureusement que le riff nerveux de Hooligan vient remettre les pendules à l’heure, même la voix se veut plus acérée, et là, miracle, la guitare ne s’éclipse pas. Comme si le groupe retrouvait les bonnes habitudes, même la rythmique semble avoir repris du poil de la bête. Un claque comme on les aime.
Ballade à moitié électrifiée Infinity fait trop vite baisser la tension mais son ambiance lancinante arrive à séduire. Retour aux bonnes habitudes trop souvent délaissées sur cet album, Why So Serious relance la totale : gros riff, rythmique carrée, clavier juste ce qu’il faut, voix hargneuse et solo endiablé. Et le groupe appuie enfin sur l’accélérateur pour un Motherland encore plus enflammé, voilà le PRETTY MAIDS qu’on aime, qu’on attend. Tout y est, voix vraiment engagée, riff méchant, clavier discret mais efficace, duo basse-batterie qui emporte les jambes et les cheveux dans une sarabande infernale. Sans changer de formule, le groupe enchaine avec I See Ghosts et ça fait du bien dans les pavillons.
Le groupe replonge alors dans le hard carré et commercial avec Bullet For You que le magnifique solo n’arrive pas vraiment à faire sortir du lot. L’énergie des questions journalistiques Who What Where When Why nous réveille heureusement avant le passage à Wasted, un mid tempo énergique mais sans plus.
Effectivement, il y a pas mal de titres, mais trop souvent, le groupe se complait dans un hard rock gentillet, alors qu’il s’avère nettement plus convainquant quand il déploie plus d’énergie. Bref, MOTHERLAND est un bon album à défaut d’être un excellent album. Mais, depuis la bombe précédente, on attendait beaucoup plus des Danois. Une chouette galette oui, mais aussi une solide déception car fondamentalement, il souffle plus souvent le tiède que le « Hot & Heavy ».
Mr Spok