Et voilà nos amis italiens de MASTERCASTLE qui remettent le couvert pour un sympathique, comme d’habitude, album de Heavy Metal classique. A part un ‘nouveau’ batteur John Macaluso (qui a office au côté de Yngwie Malmsteen et James LaBrie), on retrouve toujours la charmante Giorgia Gueglio au chant, le talentueux Pier Gonella à la guitare et Steve Vawamas à la basse.
Force est de reconnaître que le groupe a de la suite dans les idées, la première galette que nous avions eue en notre possession nous avait laissé sur notre faim, la suivante nous avait largement plus convaincus, même si elle ne sortait pas des sentiers battus. Et cet album-ci, qui office toujours dans le Metal symphonique avec voix féminine, ne manque pas non plus d’atouts.
Démarrage prometteur avec la très sympathique mélodie à la guitare de Silver Eyes. Le riff est séduisant tout comme la voix qui rentre dans le jeu. Sans renouveler le genre, MASTERCASTLE l’illustre parfaitement et le solo de guitare confirme tout le bien qu’on pensait du groupe lors de la sortie de son précédent opus. Le quatuor prend un virage mois mélodique et plus carré pour Chains. Une grosse rythmique accompagne un chant qui se fait particulièrement commercial lors du refrain, mais lorsqu’on arrive au pont qui précède le solo, le déferlement de notes chasse nos doutes, et ceux-ci sont définitivement enterrés lorsque que gratteur se défoulent sur ses cordes. Commercial, certes, mais séduisant tout autant.
Sans changer la formule d’un fifrelin, le riff de Platinum se veut un peu le cousin du précédent. Mais encore une fois, la sauce prend et le titre de gagner petit à petit plus d’ampleur jusqu’au déferlement des doigts du gratteur sur son manche. Et le groupe nous offre une légère respiration avant une dernière explosion du refrain. Très court, très incisif Quicksilver accélère dangereusement sur une rythmique bien carrée. Le chant adopte un tempo moins accéléré pour augmenter le contraste. La guitare se veut « turillienne » pour le solo avant un ralentissement où le chant et le riff se partagent l’espace sonore, et on repart sur les chapeaux de roues pour le final. Efficace.
Une ballade bien enlevée avec Gold Violet, rien d’original, mais bien mise en place, elle parvient à ne pas nous endormir. Autre ambiance avec The Final Battle, l’utilisation de la wha wha nous offre des sons plus éthérés. Cet instrumental passionnant d’un bout à l’autre sert de démonstration au guitariste, mais la plage s’avère particulièrement variée. Judicieusement, le gratteur évite de verser dans le nombrilisme auto satisfaisant, et on ne s’ennuie jamais, ce qui est un tour de force par les temps qui courent.
Retour au carré, rapide et court avec Leaden Roads. Un riff bien mortel pour Titanium Wings, une voix toujours aussi chaleureuse et énergique. Rien de neuf à se glisser sous les tympans, mais le titre encore une fois tient particulièrement bien la route, bénéficiant de-ci, de-là de pause pour mieux relancer l’énergie. Un pont à la guitare solitaire pour lancer un solo endiablé. Si la formule s’avère éculée, sa mise en place ne souffre d’aucun défaut et on marche à fond.
Second instrumental de l’album, Almost A Fantasy module son propos en variant le tempo principal qui se fait plus lancinant tandis que la guitare solo part en roue libre. Bien qu’assez éclatant, ce deuxième titre sans chant s’avère un rien superflu, d’autant plus que la durée totale de l’album ne dépasse pas les quarante minutes et que la demoiselle possède quand même une jolie voix.
Bref MASTERCASTLE, c’est un peu comme un bon petit vin qui bonifie avec le temps. Ils nous offrent régulièrement une nouvelle galette, mais cette édition-ci, comme la précédente, s’avère franchement agréable à défaut d’être originale. Et mine de rien, chaque album gagne en qualité vis-à-vis du précédent. Dans le genre, on peut parler de réussite, comme quoi l’obstination, ça paie.
Mr Spok