Parfois, il faut attendre pas mal de temps avoir de voir une nouvelle galette. Les Hard Rockers Suédois de ECLIPSE ont ainsi pris quatre ans avant de livrer un successeur à leur ARE YOU READY TO ROCK de 2008. Car les gaillards ont été occupés ailleurs par d’autres activités toujours liées à la musique qui déménage. Le chanteur Erik Mårtensson composant et produisant pour d’autres artistes lorsqu’ils n’assuraient pas des premières parties, entre autre pour DEEP PURPLE. C’est vous dire un emploi du temps surchargé.
Démarrage en trombe avec Wake Me Up. Rien de neuf sous le soleil mais la voix chaleureuse d’Erik Mårtensson, dans le même registre que Jorn, fait merveille. Le riff se veut acéré et rapide. Le refrain très, trop, commercial destiné à être répété par la foule, nous refroidi un brin. Heureusement que le brave Magnus Henriksson se déchaine lors du solo ses six cordes étant mises à l’épreuve du feu. Le chanteur assure également la guitare rythmique et la basse, sur disque, ça passe sans soucis, sur scène les lascars devront se faire accompagner.
La plage titulaire qui suit lorgne aussi vers ce pop-hard-rock à l’américaine. Efficace mais habituel. A nouveau le solo réveille l’auditeur. Le Ain't Dead Yet déboule sans crier gare. La rythmique rapide construit un mur du son indestructible. Le refrain évite le côté trop commercial des plages précédentes. A ce moment, on a l’impression que l’album vient vraiment de démarrer après deux titres qui en sont qu’un apéritif léger pas plus emballant que ça. Le très carré Battlegrounds nous offre aussi un refrain assez pop, mais sa nervosité et le côté agressif des riffs font merveille. Les synthés de Johan Berlin discrets mais efficaces rajoutent une touche supplémentaire. La batterie de Robban Bäck assure magnifiquement.
Petite ballade de rigueur avec A Bitter Taste. Mais surprise, c’est pour mieux nous prendre en traître au premier tiers du titre par un break endiablé. Un nouveau couplet calme avant une autre explosion qui ne s’achèvera que par la fin du morceau. Epoustouflant. Et le groupe continue, avec Falling Down, un riff sec et rapide, des claviers discrets, des moments de respiration, du grand art quoi.
Ralentissant le rythme pour adopter un mid-tempo, S.O.S prend également un virage plus commercial. Par une guitare moins virulente et une voix franchement plus tempérée pour un chant ralenti, un morceau plus accessible pour un grand nombre. Comme pour s’excuser, le combo relance le TGV pour un Take Back The Fear survolté et persiste dans le même registre avec The Unspoken Heroes. Riff bien nerveux, rythmique assassine, voix puissante, guitares omniprésentes.
A-t-on enfin droit à la ballade rigueur avec About To Break ? La réponse est oui, mais la guitare et l’énergie font pencher le titre du côté d’AEROSMITH. En clair, c’est lent mais pas aseptisé. La voix respectant le tempo lent n’est cependant pas avare en énergie, le titre explose d’ailleurs dans son derniers tiers. Et on remet une solide couche de voix royale, de rythmique survoltée, de chant magnifié, de guitares hurlantes. Rapide, After The End Of The World s’avère une excellente conclusion pour cet album qui aurait pu plonger dans une guimauve insupportable comme on en a eu l’impression avec les deux premiers titres. Les musiciens ont rapidement corrigé le tir et l’album s’avère une franche réussite.
Mr Spok