Et encore un groupe parallèle, un ! Cette fois-ci, c’est le guitariste Alex Beyrodt qui mène la danse. Le guitariste officie au sein de PRIMAL FEAR¸ SILENT FORCE et voilà qu’il vole de ses propres ailes, enfin presque puisqu’on retrouve l’insubmersible MATT SINNER (PRIMAL FEAR justement) à la basse. Bref, que le monde est petit. Premier album Alex Beyrodt ‘s Voodoo Circle en 2008, suivi par le Broken Heart Syndrome en 2011. Et voici donc venir la troisième galette de ce guitariste qui décide de prendre son destin en main en même temps que sa six-cordes.
Premier titre, Graveyard City et premiers riffs. Premier constat, ça shoote joyeusement sur tout ce qui bouge. Bref, un hard rock très classique, à tendance assez commerciale, mais emmené sur les chapeaux de roues par le chant, ô combien sympathique, de David Readman (actuellement dans PINK CREAM 69). La rythmique du batteur Markus Kullmann s’avère franchement efficace sans jamais en faire trop. Les claviers de Jimmy Kresic sont quant à eux au rayon « discrétion homéopathique ». Et pour bien montrer qui est le maître de cérémonie, un petit solo de derrière les fagots. Dans le genre, on commence bien, rien d’original mais la recette s’avère savamment dosée.
Petit détour vers la ballade mid-tempo électrique avec Tears In The Rain. Alors si la sauce prend grâce à l’énergie, la baisse de tension perceptible immédiatement après la bombe du départ n’est pas vraiment faite pour nous mettre en confiance. Et comme pour se faire pardonner, le solo part en vrille sur les premières mesures. Heureusement que même si le tempo ne s’accélère pas outre mesure sur Heart Of Babylone, la nervosité du riff nous réveille largement. D’autant plus que le chanteur ne peut pas s’empêcher ne nous faire penser à David Coverdale et au Serpent Blanc. A ce niveau-là de l’album, la messe est dite, on sait de quoi le reste sera composé.
On revient à la ballade mid-tempo électrique pour Cry For Love. On passe à la ballade acoustique (oui deux ballades l’une à la suite de l’autre) avec Alissa qui nous offre un rien de nervosité, mais un rien, hein, il ne faut pas brusquer quand même. Le solo, magnifique, fait la part belle à l’électricité, mais sans déferlante, du doigté et de la délicatesse. Bruitage en démarrage pour un autre mid-tempo swinguant modérément The Ghost In Your Heart. De facture assez commerciale, le titre s’avère finalement assez passe-partout mais manque singulièrement de personnalité, le solo d’honnête facture, n’arrive pas non plus à chasser cette impression.
Histoire de relancer la machine, le riff sec et le tempo énervé de Bane Of My Existence nous rappellent qu’il s’agit ici de Hard Rock, notez qu’on a bien failli l’oublier et que le titre débarque à point nommé. Le titre s’avère court, notre plaisir l’est tout autant puisque les musiciens relancent la machine à ballade « Whitesnakerienne » avec More Than One Way Home. Le choix de ce titre comme plage titulaire a le mérite de clore le débat. Il s’agit bien de cloner et de rendre hommage à la formation de David Coverdale. Le problème est qu’à moins d’être fan inconditionnel, on a déjà quitté le navire.
Les mouvements de balanciers se poursuivent, puisque le groupe ré appuie sur le bouton « rock nerveux » pour un The Killer In You bien sec et au solo inspiré. Avant de balancer un titre référence à l’album de WHITESNAKE, the Saint And The Sinner. Quant à Victim Of Love, on se doute bien que ça ne fait pas dans le trash ravageur, malgré quelques poussées de fièvre, mais attention, à dose homéopathique et sans jamais dépasser la prescription médicale. Du déjà entendu donc. Et Open Your Eyes qui ferme la danse, nous réveille mais il aurait fallu plus de titre de cette trempe pour nous convaincre.
Bref, à moins d’encenser la totalité de la discographie du brave David Coverdale, ou d’apprécier à l’excès le hard rock classique qui fait la part belle aux nombreuses ballades (ce qui se rapproche assez de la définition d’un groupe tel WHITESNAKE), cet album risque surtout de lasser. Si on ne peut nier le talent des musiciens ou du chanteur, force est de reconnaître qu’on s’endort ferme à l’écoute de ces douze plages. Seuls les soli de guitare, de très grande qualité certes, viennent nous sortir quelque peu de notre ennui. Mais cela ne suffit pas pour tenir la route toute l’audition. On passe.
Mr Spok