Glam un jour, glam toujours. Hors de question de renier le style qui leur a permis de vendre de millions d’album. Les Canadiens de LOVERBOY, Mike Reno au chant, Paul Dean à la gratte, Doug Johnson aux claviers, Matt Frenette aux fûts et Ken “Spider” Sinnaeve à la basse répondent toujours ‘présents’ à l’appel des bandanas, des jeans moulants et des attitudes ‘rock’n’roll’.
Batterie carrée, rythme simplissime, et puis déboule le riff. L’album s’ouvre sur la plage titulaire. Le champ s’impose aux côtés de la batterie, puis tous les instruments entrent dans la danse. Alors oui, ça sonne commercial, ça possède l’odeur du commercial et c’est commercial. Mais le titre possède le grand mérite de délimiter immédiatement le registre dans lequel on évolue. Pas de solo virtuose à la Satriani, pas de hurlements caverneux, mais du propre et non violent.
Tout est dit. Si vous recherchez l’explosion d’énergie, le débordement de riffs, passez votre chemin. Que ce soit sur les ballades, telle la mélancolique No Tomorrow, ou d’autres titres plus enlevés, la guitare ne prend jamais le rôle prépondérant. Comme l’illustre Heartbreaker, les LOVERBOY nous offrent un rock gentil très aseptisé. Sinon, ils se seraient prénommés « Butcherboys ». Un son clair, des mélodies accrocheuses et commerciales, le genre de musique qu’on écoute d’une oreille distraite et que n’est jamais désagréable. Sans grand intérêt, il est vrai, mais qui sait nous prendre par surprise, ainsi sur le solo quasiment interminable de Turn Me Loose.
D’une plage à l’autre, même si l’attention n’est guère soutenue, le tout se laisse agréablement écouter. On passe du Working For The Weekend au Lovin’ Every Minute of It sans se formaliser. Chaque plage soutient la comparaison avec les autres et arrive à relancer l’intérêt de l’auditeur. Mention spéciale au fabuleux Lucky Ones qui déborde d’énergie ainsi qu’à la sympathique ballade Always On My Mind.
Les musiciens ont du métier et cela s’entend aux nombreuses subtilités savamment distillées dans chaque titre. On ne verse jamais dans le progressif, mais chaque plage possède un petit quelque chose de sympathique qui fait qu’on l’écoute jusqu’au bout.
Efficace, certainement. Trop mou pour les amateurs de vrai Hard Rock (parlons pas des aficionados de genres plus énergiques) effectivement. Les amateurs de headbang et de sensations fortes iront donc déposer leurs pavillons auditifs ailleurs. Toutefois, le rock’n’pop des LOVERBOY devrait faire mouche chez ceux qui aiment écouter de la musique en faisant autre chose et qui n’aiment guère les débordements. Car on ne s’ennuie jamais en présence des Canadiens.
Mr Spok