On devrait remercier NIGHTWISH d’avoir embarqué BATTLE BEAST pour sa tournée Imaginaerium qui nous a permis de porter une oreille attentive à leurs compatriotes. Pour ceux qui ont de la mémoire, il y avait déjà eu un groupe de Metal américain particulièrement musclé, avec une chanteuse également, qui s’intitulait SENTINEL BEAST. Rayon originalité du nom, on peut mieux faire et dans le type pochette assez immonde, on est servi. Mais là où les groupes de tâcherons déclenchent les bâillements dès le second riff, BATTLE BEAST aligne les coups de maître. On sait qu’on se trouve en Manowarland (vu le titre de l’album ??) mais les musiciens font étalage d’un tel talent qu’on en reste scié, les écouteurs sur les oreilles.
Dès le début de Enter The Metal World, c’est LE riff, imparable, une seule écoute suffit pour qu’il s’inscrive dans les neurones. Et puis il y a la voix de Nitte Vänskä (Nitte Valo de son nom de jeune fille), une voix énergique qui déborde de fureur. Et les comparses de la belle ne font pas que de la figuration autour d’un joli minois. Les deux gratteurs Anton Kabanen et Juuso Soinio se démènent à fond, les chœurs masculins font contraste avec le chant féminin, chant qui se modèle en passage agressifs et d’autres plus tempérés. Rayon soli de grattes, on n’est pas volé sur la marchandise, les envolées sur les manches ont de quoi réjouir les plus exigeants. L’ambiance générale du titre se module également, offrant un judicieux ralentissement qui permet un retour marqué à l’explosif. Et tout ça en un seul titre.
Petite intro au clavier par Janne Björkroth, mais vraiment petite, avant que les riffs rentrent dans la dance bientôt rejoints par le chant. Plus modéré, la rythmique carrée du duo basse Eero Sipilä et batterie Pyry Vikki, fait merveille. Les guitares se mettent en retrait lors du chant pour mieux exploser entre chaque phase chantée. Le solo nous offre encore une fois du grand art. Bref Armaggedon Clan se veut totalement différente de la première plage, mais tout aussi captivante.
Suivent deux titres taillés pour la participation du public en Live avec chœurs simples à reprendre et mélodie entraînante : The Band Of The Hawk et l’irrésistible Justice And Metal, véritable hymne du genre. L’amour du groupe pour le genre transpire à chaque note, au détour de chaque riff et roulement de batterie. Du bonheur à l’état pur, à la deuxième écoute, on se met à hurler « Justice and Metal ». Et quel solo, à croire que le guitariste s’est assis par mégarde sur un nid de frelons. A la rigueur, cette plage-là aurait dû servir de titre à l’album tellement elle s’avère explosive.
Heureusement Steel qui suit s’avère de qualité quasi identique, sur un tempo plus légèrement plus lent, mais avec ces éléments qui font mouche à chaque fois : contraste entre voix masculines et celle de la chanteuse, grosse rythmique imparable et interventions magiques des guitares que ce soit dans les riffs carrés ou les soli endiablés. Deux plages bien carrées Die-Hard Warrior et Cyberspace qui se démarquent un peu moins cependant. Et le groupe nous offre ensuite à nouveau un titre appelant à la participation avec un fabuleux Show Me How To Die où ça continue sur le même mode multi talentueux à tous les étages. L’album, assez court certes, s’achève sur un Victory particulièrement éloquent. Pas l’ombre d’une ballade, d’un mid-tempo feutré. Bref, c’est carré et costaud du début à la fin, particulièrement bien mis en place puisque que chaque instrument possède l’espace pour s’exprimer sur chaque titre, et ce jeu perpétuel entre les timbres de voix qui rajoute du volume à chaque chanson.
Bref, pour un premier album, c’est un coup de maître, une bombe intergalactique. Qui plus est la prestation du groupe à Forest National a confirmé le talent de la bande, aussi à l’aise en studio que sur scène. BATTLE BEAST, un nom à retenir.
Mr Spok