Fondé à Madrid en 1996, les Espagnols de ARS AMANDI pratiquent un Folk Metal et s’inscrivent donc dans la lignée de leur grand frère MAGO DE OZ. Progressant à allure de sénateur, leur première galette se retrouve dans les bacs en 2003, et c’est en 2010 qu’ils nous livrent leur cinquième opus. Le line-up du groupe use vraisemblablement les bassistes, vu qu’actuellement, il s’agit du quatrième quatre cordes (notez, la logique mathématique est respectée). Le quintette s’articule comme suit : Dani Aller au chant, à la flute et à la cornemuse, Teto Viejo à la batterie, David A. Noisel à la basse ainsi que Manuel Seoane et Paco Moreno aux guitares.
Une chouette petite sonorité de cornemuse vient nous chatouiller les oreilles à l’introduction de Estaré Aqui. Mais le titre est vraiment très, trop, gentil, les instruments sont un peu en retrait par rapport au chant, tant et si bien qu’on a parfois l’impression d’être en présence d’une chanson idéale pour une veillée au coin du feu. Si c’est effectivement très sympathique, et une deuxième écoute s’avère nécessaire pour emporter l’adhésion, ça manque un peu de corps. De plus, comme le chanteur est également responsable des instruments typiquement folk, quand il chante, ceux-ci sont quasi inexistants, vraiment dommage. De plus, le refrain fait très commercial. Heureusement qu’un sympathique solo, trop court à mon sens, vient mettre un peu de piment à l’ensemble.
Autre titre, autre ambiance, le flûte ouvre les hostilités , mais peut-on parler d’hostilités, avec un chant au ton modéré et encore une fois les guitares en retrait ? Clairement, l’optique est toujours aussi commerciale que sur la plage précédente et, la mélodie à la flûte est encore une fois le fil folk conducteur du titre. Et Deseos gagne aussi le qualificatif de sympathique. Mais l’introduction de El Monte Caido nous refroidit encore quelque peu, alors qu’on n’est pas vraiment chaud. Pourtant, enfin après une minute d’un démarrage en douceur, c’est à nouveau la flûte qui vient nous réveiller, pour permettre aux guitares de se mettre en avant avec un son plus lourd. Le groupe joue alors avec la formule calme-énergie. Pas vraiment original, mais ici, la sauce prend.
La plage qui suit, 1° De La E.S.O. prend également la route commerciale, mais le violon et les guitares viennent donner du corps à un réceptacle qui aurait pu être franchement quelconque. Le pire, c’est qu’au moment où le titre aurait pu (dû) exploser, il s’arrête. Clairement, il manque à ARS AMANDI la capacité de composer de longues plages où exposer leurs multiples talents. Sur Castellae, on retrouve les éléments démonstratifs de la bonne santé du groupe. Toujours aussi commercial, le morceau se démarque quand même par une énergie directe, bien emmenée par une rythmique solide qui soutient des riffs carrés, on est proche d’un DIRE STRAITS, de petites interventions judicieuses et d’un chant plus énergique. Le groupe vient enfin de nous livrer un titre digne de l’appellation contrôlée, et certifiée, Folk Metal.
Le groupe revient vers son univers commercial avec Sin Recuerdos, un titre passe partout qui n’apporte pas grand-chose de plus à l’album. S’ensuit Tiempo Perdido qui relance la machine, énergique, avec de très judicieuses interventions des guitares et de la flûte, un refrain efficace, même pour ceux qui ne pratiquement pas quotidiennement la langue de Cervantès. Assez commercial aussi, certes, mais plein de bonnes choses qui permettent au titre de sortir du lot.
Une ballade pour les jolis jours avec Todo Empieza Aqui. Rien de neuf sous le soleil, mais ça devrait plaire aux demoiselles. On se réveille au violon de Paraiso Fugaz, titre qui, encore un fois s’inscrit dans cette lignée, un peu Metal, un peu Folk, un peu commercial. Sympathique mais sans plus. C’est un bon riff qui nous accueille sur La Tierra Se Apaga, et les vertèbres se mettent en mouvement à l’insu de notre plein gré, mais on ne s’en plaint pas. Riffs carrés, voix mise en avant, avec une basse bourdonnante, par rapport aux plages précédentes, on dirait que le groupe a pris des leçons de Metal. Le solo de guitare se mélange à celui de la flûte, dommage que ce soit la seule plage qui soit aussi pêchue. Et l’album se clôt sur un dispensable Brindemos.
Bref, par rapport au grand frère MAGO DE OZ, ARS AMANDI ne fait pas vraiment le poids. S’il récolte la mention « sympathique », force est de reconnaître qu’il ne convainc guère. Alors autant écouter les maîtres si vous aimez le Folk Metal Olé.
Mr Spok