Après l’exercice de l’album live, voici un nouvel album studio pour THE POODLES. La galette commence par un titre assez tempéré qui joue sur l’ambiance générale sans provoquer de déchaînement. Le solo assez énergique est suivi par un break qui pousse des chœurs à la QUEEN au premier rang un court instant, ce qui s’avère quelque peu logique vu que le titre de cette plage I Want It All est aussi celui d’un morceau de la bande à Freddie Mercury.
Avec la seconde plage Until Our Kingdom Falls, les choses sérieuses commencent vraiment. L’ensemble des instruments se déchaîne, la voix se fait plus agressive et le groupe garde le pied sur l’accélérateur du début à la fin. Le tempo se diversifie pour Father To A Son qui commence à s’y méprendre comme une ballade et laisse un riff bien lourd prendre la relève. Un refrain assez « tout public » qui met la voix de Jakob Samuel en évidence avant que la six-cordes se déchaîne sur les doigts de Henrik Bergqvist (ou l’inverse). Un autre refrain, suivi d’un second solo bien plus vite expédié que son grand frère. En arrière plant, le duo rythmique Pontus Egberg et Christian Lundqvist font merveille. Battant le riff tant qu’il est chaud, le quatuor nous assène un mid-tempo lourd mais électrisé avec I Beleive in You. Lancinant, le titre a tôt fait de nous capturer dans les méandres vicieux de son énergie contenue et ne nous relâche que pour nous plonger dans le lac du solo en fusion.
Petite respiration avec le nettement commercial Cuts Like A Knife, au petit riff gentil. Est-il nécessaire de souligner qu’avec un titre pareil, on s’attendait quand même à une boisson plus relevée que cette camomille sucrée, bien sympathique au demeurant ? Le groupe poursuit malheureusement dans la même voie, avec la ballade As Time Is Passing d’honnête facture, parfaite pour danser enlacés ou faire osciller un briquet en concert, mais guère recommandée aux frénétiques headbangers. Classique et correspond à ce qu’on attend de ce type de compositions, mais bien trop typé pour convaincre réellement.
L’introduction parlée de Love Is All nous sort heureusement de notre torpeur. A nouveau un petit riff gentil s’impose en support de la voix tandis que la tension monte lentement. Le groupe établit une solide ossature et rentre pas à pas dans le vif du sujet. La sauce prend, mais la véritable explosion, le solo de guitare, se fait un peu trop attendre. Une distinction plus qu’une grande distinction. A nouveau un bon riff carré qui confirme que le groupe maîtrise son métier sur Your Time Is Now. Dommage qu’Action en soit pas plus rapidement exécuté. A nouveau, il y a ce fossé entre un titre et sa signification, un tempo plus rapide aurait été de meilleur aloi. Notez que le solo vaut cependant son pesant d’or.
Démarrage gentil pour Bring Back The Night, heureusement ce calme appartient à la race qui annonce les tempêtes, les musiciens rentrent dans le vif du sujet avec un riff bien carré et un rock qui l’est tout autant. Un refrain un rien commercial vient agrémenter l’ensemble d’un titre assez vitaminé. Le même dosage de composants essentiel à la santé du rocker se retrouve pour Vampire’s Call. Une petite ballade acoustique qui ne néglige pas quelques montées revigorantes avec Into The Quiet Night et une plage bonus Don’t Tell Me pour clôturer. Voilà la messe dite.
Ce qui frappe avec ce nouvel album, c’est le nombre de titres qui correspondent déjà à des chansons, célèbres, d’autres formations. A ce petit jeu, QUEEN remporte le jackpot : trois plages (I Want It All, Father To Son et Action), Ronnie James Dio (Love Is All). Même si l’ensemble respire la forme, on ne peut que constater que les plages baignent dans une recette assez identique qui manque d’une personnalité propre. Bref, le groupe connaît les ingrédients et sait porter ses concoctions à la température adéquate, malgré le talent et le savoir-faire des quatre lascars, il lui manque le petit quelque chose, touche de génie ou grain de folie, qui permet de sortir du lot. Sans être du fast food, ce n’est pas vraiment de la super haute gastronomie. A consommer avec modération donc.
Mr Spok