Napalm Records
Et revoilà nos lascars de SKALMOLD après leur soirée dansante énergique précédente (BALDUR). Allaient-ils confirmer tout le bien qu’on pensait de leur Metal aux fragrances Black et celtiques ? Tentative de réponse.
Les gaillards se lancent dans un très chantant Odinn en introduction puis ouvrent les hostilités avec Sleipnir et Greipnir. Des frères jumeaux musicaux en quelque sorte. Comme à l’accoutumée, la rythmique s’avère phénoménale et les autres instruments de s’y greffer. Notons que la griffe folk se fait particulièrement discrète et laisse la place à des chants d’une veine grégorienne qui offrent un certain contraste avec le chant rugueux. La consœur nous offre une mélodie folk mais à la guitare électrique, le chant se veut toujours aussi agressif et on sent bien qu’il s’agit d’un titre à boire. La mélodie celtique reprend la préséance avant que le chant ne se remettent à l’avant plant avant un solo extraordinaire qui s’achève avec le totale : mélodie folk à la gratte, chants grégoriens. Santé.
Et voilà la trilogie des UR : Fenrisulfur, Himinhrodur et Midgardsormur. La première sent le soufre (facile, celle-là) et déboule à toute vitesse. Deux voix se partagent le chant, pas vraiment pour souffler le chaud et le froid, mais pour hurler dans des registres différents sous des riffs qui auraient gagnés à être mis en rien plus en avant par le mixage. Le combo montre sa parfaite maîtrise du genre, ralentissant le rythme et la furie pour plonger dans un autre registre plus grégorien pour un long interlude avant que les guitares ne s’enflamment dans un solo magistral qui va relancer la machine du début. La seconde sert d’interlude et on aurait pu franchement s’en passer. Surtout que la dernière pièce commence dans un registre au tempo plus modéré pour accompagner un chant lancinant et une voix moins hurlante. Une plage réussie et captivante, qui permet amplement de profiter de la langue et qui termine en bombardements systématiques de rythmique et déferlements de riffs meurtriers pour ensuite combiner le chant clair avec les avalanches de riffs. Les voix se répondent mais c’est le chant grave qui s’incline devant le ton modéré qui termine la plage.
Un dernier carré de résistance : Narfi, Hel, Vali et Loki. La première, passés les hurlements de rigueur, permet au chant clair d’introduire des fabuleuses interventions de guitares qui ont un petit air de MAIDEN. On a à peine le temps de souffler que la seconde attaque des vikings déboule. La voix se veut hyper agressive, sur un tempo qui est fondamentalement modéré, ce contraste jouant tout au long du morceau avant qu’il n’explose totalement dans un malstrom de fureur. La puissance va également crescendo pendant toute la durée du troisième assaut et termine sur une explosion totale de la bande qui se lâche complètement. La dernière plage dédiée au frère de Thor conclut superbement cette nouvelle galette qui à l’approche de l’hiver souffle un Metal Hurlant de bon alois.
Refusant encore et toujours d’abandonner leurs racines Death (le chant et certains riffs caractéristiques), les gaillards persistent et signent. Dans le registre, il s’agit d’une vraie réussite. On n’en attendaient pas moins d’eux.
Mr Spok
