Jorn – Symphonic
Frontiers Records

Comme d’autres avant lui, JORN s’entoure bien, et en l’occurrence il ajoute un orchestre à sa bande de joyeux lurons pour nous sortir un album live sobrement mais clairement intitulé SYMPHONIC . Dommage que ça sente quand même un rien l’appel du portefeuille aussi, vu que son Live In Black date de 2011. Passons donc outre l’aspect purement commercial de l’exercice pour nous concentrer sur l’essentiel : la musique.

L’introduction de I Came To Rock nous sort le grand jeu de l’ouverture grandiose. Passé les premières mesures, l’électricité fait son apparition, laissant l’orchestre relativement en retrait par aux instruments rock. Il va de soi que si l’orchestre rajoute quelque chose, c’est en arrière-plan. Et ceci ne peut fonctionner que si les plages tiennent la route avant l’adjonction des musiciens classiques. Et dans le cas présent, le doute ne nous effleure même pas. Le même effet est de rigueur pour Rock And Roll Children. On pourrait croire que le gaillard va se reposer avec The World I See, mais le titre souffle le très chaud et le calme. La suite, Brun Your Flame et Man Of The Dark, reste dans un registre costaud à souhait mais on peine à vraiment goûter l’ajout de l’orchestre. Et finalement, on en vient à regretter que le partage des mélodies ne se fasse pas. Car à quoi bon s’entourer d’un orchestre si on ne doit pas, ou si peu, sentir la différence. La véritable audace aurait été de laisser certaines parties de guitares, ou de batterie, aux instruments classiques. Et d’orchestrer, c’est le cas de le dire, un jeu de réponses entre les instruments rock et les autres en se partageant les mélodies.

Evidemment avec quatorze plages, on a de tout : de la très courte ballade acoustique My road ; du rock carré et nerveux Time To Be King ; du slow sirupeux Black Morning où on a bien là le seul moment où l’orchestre prend la préséance sur le reste, laissant d’autres passages à la guitare et une batterie en retrait. L’orchestre ressort aussi particulièrement bien sur Like Stone In Water, Vision Eyes et War Of The World qui déboulent joyeusement dans nos oreilles. Trois claques magistrales d’énergie sans retenue. Une petite ballade pour souffler Behind The Clown avant d’entamer un titre du genre ‘pièce maitresse’, titre monstrueux (dans le sens superlatif positif du terme) qui sied à merveille aux interventions des instruments symphoniques A Thousand Cuts . Bref, ça déménage un max.

Dommage quelque part qu’à aucun moment, le chanteur n’évoque ses comparses ou le chef d’orchestre qui l’accompagnent. Même aucun parole pour évoquer son illustre exemple RONNIE JAMES DIO , alors qu’il reprend la plage titulaire du MOB RULES de BLACK SABBATH en guise de conclusion. Alors quoi, il a peu de perdre sa voix en parlant quelques minutes ?

Mis à part que ce livre-ci soit trop proche du précédent pour être honnête, il faut reconnaître que c’est un peu byzance pour le JORN Maniaque de base, du début à la fin, c’est le bonheur intégral, car non seulement on n’est pas volé sur la quantité, mais au niveau qualité, il n’y a rien à jeter. Et pour ceux qui ne connaîtraient pas l’artiste, cette galette représente l’idéal pour faire connaissance avec son œuvre. Sorti avant les fêtes, il aurait sans nul doute pu servir de cadeau idéal pour « JORN er » le sapin de Noël, si j’ose dire. Une brillante réussite dans le genre donc.

Mr Spok

7,5/10