Et voilà donc le seul maître à bord du navire ELECTRIC LIGHT ORCHESTRA à l’œuvre en solo. Et s’offre une collections de reprises d’époque, comme pour marquer à quel point il regrette que le temps ait passé. Le première chose qui frappe, c’est la durée des titres. Aucun n’atteint trois minutes. On retrouve la griffe du musicien et producteur. Le son s’avère identique à celui de dernier album de l’ex-BEATLES George Harrison. Bref, c’est propre, net et sans bavure. Parfaitement mis en place.
On retrouve donc des signatures parfois inattendues (Charles Aznavour, Charlie Chaplin et même Charles Trénet). Mais on voit mal ce qui pourrait convaincre le rockeur de base. Car ce voyage dans le passé se veut presque à l’identique. Ainsi le rock léger Mercy, Mercy qu’on pourrait caser dans la bande originale d’un film sur les années Elvis. Et le Running Scared de Roy Orbison n’effraierait pas une mouche malgré un riff identique à un certain Am I Evil de DIAMOND HEAD, la disto en moins.
Les titres eux-mêmes font généralement dans la dentelle comme c’était la norme à l’époque, et il s’avère difficile de ne pas comprendre à moins de le faire exprès: I Love You, Smile, Love Is A Many Splendored Thing, At Last. Pas de quoi fouetter un chat donc. Sans nier l’éclat de l’étincelle de l’époque, l’exercice hommage tombe quand même un peu à plat. Quant au Let It Rock, la similitude avec Johnny Be Good saute aux oreilles, l’empreinte Chuck Berry est immanquable. De loin la plage la plus fun de l’album, la plus courte aussi, formatée comme à l’époque, moins de deux minutes.
Bref, en onze plages, le musicien se fait plaisir et nous livre un album sympathique mais franchement trop gentil pour le rockeur de base. Il s’agit surtout d’un retour vers le passé, ce qui fait qu’on a parfois l’impression d’ouvrir une boîte de naphtaline. Pas mauvais du tout, mais un peu vain quand même. Le musicien s’est fait plaisir. Mais va-t-il convaincre d’autres personnes ? Telle est la question.
Mr Spok