Rage - 21
Nuclear Blast

Le groupe existe depuis 1984, au début sous le nom de AVENGER, de la formation originale ne reste que le bassiste chanteur Peter « Peavy » Wagner. Depuis 1999, le guitariste virtuose Victor Smolski défoule ses doigts pour le plus grand bonheur des fans et le petit dernier André Hilgers martèle les fûts au sein du trio depuis 2007. Bref, une longue histoire et de solides variations (des albums avec orchestre classique aussi) sur lesquelles nous ne nous étendrons pas ici.

Une introduction bruitage courte pour pas nous faire raler et hop, on rentre dans le vif du sujet mais avec un démarrage en douceur sur la plage titulaire. Comme d’habitude, la guitare explose en riffs cinglants soutenu par une rythmique d’enfer, le tout pour appuyer une voix puissante. Les fans retrouvent en quelques secondes ce qui fait le charme du groupe. Pas de tromperie sur la marchandise Twenty One tient ses promesses avec ces tics qui sont devenus une marque de fabrique : des couplets chanté de façon agressive et des refrains avec une voix plus tempérée. Le solo se la joue hyper virtuose, mais le gaillard peut se le permettre. Le titre s’achève sur la reprises des premières notes.

La batterie ouvre les hostilités de Forever Dead bientôt rejointe par une guitare survoltée. Le trio tient la forme et ça s’entend. Le chanteur laisse par moment le timbre de ses cordes s’égarer quelque peu dans des contrées plus brutales, nous offrant un contraste guère habituel. Pour le reste, c’est toujours du RAGE bon teint, très carré et agressif sans concession. Est-il encore nécessaire de rappeler les qualités du guitariste qui transpirent au travers de ses doigts sur le manche ? Malgré le côté très carré et conventionnel du titre, à nouveau, le solo fait des étincelles éblouissantes.

Le même constat s’applique également à Fell My Pain et son riff carré déjà entendu plus de mille fois. Là, le contraste vient d’une guitare qui insiste sur la douceur avant de partir en vrille dans son solo très, trop, court. Rayon couplet et refrain, c’est propre et sans bavure mais trop conventionnel. Le réveil se fait brutal avec un Serial Killer qui s’ouvre sur un hurlement féminin et opte ensuite pour une introduction au chant Death. Ce type de voix assez inattendu prouve bien que le groupe n’hésite pas à de temps à autre sortir des sentiers qu’il a tellement battu par le passé. Le reste de la composition porte cependant nettement la griffe RAGE pour éviter qu’on se méprenne sur la galette qu’on écoute. Le chanteur reprend son timbre habituel pour la suite avant de replonger dans les hurlements. Entre ces deux déchaînements, les guitares s’avère comme toujours royales. Un titre tueur qui tient ses promesses.

Poursuivant dans cette optique hitchcockienne, le groupe nous sert un Psycho Killer  moins méchant mais tout aussi énergique. Dommage que les parties rapides ne soient pas plus prépondérantes, les ralentissements faisant baisser une magnifique tension lancée par un riff excellent. Un titre qui laisse un avis mitigé donc d’autant plus qu’il s’avère assez long. Et qu’il termine sur un gros n’importe quoi.

Destiny ne rate pas le coche. Les jambes se réveillent, et les cheveux battent la mesure accompagnant un riff bien nerveux. Dommage que le groupe reprenne encore une fois la formule du ralentissement pour le refrain. Mais quel solo, une bombe. La plage qui suit confirme que le groupe persiste et signe. Death Romantic n’a rien de romantique, mais s’avère franchement une claque mortelle. Contraste toujours avec Black And White, mais là, on évite les grosses baisses de régime, ça déboule royalement. Et toujours cette guitare virtuose et mortelle. Même constat positif pour Concrete Wall courte et redoutablement efficace. L’album s’achève sur la ballade mid tempo Eternally bien destinée à nous faire comprendre que le trio n’est pas prêt de s’arrêter. C’est tout le mal qu’on leur souhaite.

A défaut de vraiment se remettre en cause de fond en comble, le groupe confirme sa santé éclatante par une galette typique de ce qu’il sait faire de mieux. Quelques baisses de régimes de-ci, de-là ne peuvent ternir une avis plus que positif. Du RAGE bon teint en quelque sorte.

Mr Spok

7.5/10