Bon, on peut difficilement être plus clair et notre joyeux prophète d’aller porter le bon riff par monts et par vaux. La mise en route s’avère assez pénible My Road prenant son temps pour nous offrir quelques sons acoustiques pas très emballants puis l’artiste se lance seul. Un coup dans l’eau, on passe à la plage titulaire pour entamer les choses sérieuses.
Difficile de passer à côté de la filiation BLACK SABBATH et DIO le riff s’inscrit clairement dans la filiation de la bande à IOMMI et la voix du maître de cérémonie, proche du regretté chateur petit par la taille mais immense par la voix, fait le reste. Pas besoin de vouloir passer le mur du son à chaque titre, un riff bien carré, une solide voix, des paroles qui font mouche et le tout est joué.
L’efficacité simplifiée semble résonner comme life motif. L’album plonge en plein priesterie par une rythmique carrée lourde mais redoutablement efficace pour A Thousand Cuts. Comme une œuvre culinaire, la pâte à tendance à monter en même temps que la température pour plus de huit minutes de bon heavy rock.
Il arrive même à parfaitement transfigurer le Ride Like The Wind de Christopher Cross pour l’intégrer parfaitement à l’album, JORN où comment rendre rock une chansonnette de crooner en deux leçons. Poussée plus nette sur l’accélérateur et mise en avant vertigineuse des guitares sur Chains Around You sec, violent et radical. Donc, il convient de reprendre son souffle, ce que permet le néanmoins solide, The World I See. On ralentit volontairement le tempo pour mieux souligner les accélérations, mais hors de question d’endormir la foule avec du mou pour le chat, les guitares sont à l’honneur et la voix se veut acharnée.
Et un quatre quart comme dessert pour terminer l’album. Trois plages bien saignantes, virulentes à souhait, qui laissent la part belle aux riffs rageurs, aux vrombissements de batterie, à cette voix puissante, aux solos qui s’éternisent sans lasser et en jouant les modifications d’ambiance plutôt que le record du monde de vitesse sur manche. Et un petit détour par la case WHITESNAKE avec la ballade corsée Black Morning.
Alors bien sûr, les grincheux pourront toujours dire qu’il n’y a pas tellement de renouvellement dans le chef du chanteur. Ce en quoi ils n’auront certes pas tord. Mais au moins on ne pourra pas reprocher à l’artiste de rester constant dans ce qu’il fait. A défaut d’une excellente surprise, cette nouvelle galette représente juste une bonne confirmation d’un talent reconnu. Et puis pourquoi se fâcher contre un gaillard qui termine son album par un très significatif I Came To Rock ? Pas indispensable, mais très agréable.
Mr Spock