Nightmare - The Burden Of God
AFM Records

Les patrons du Heavy Metal français sont de retour. En effet, trois ans après le sympathique Insurrection, suivi d'une tournée qui a mené le groupe jusqu'au Wacken Open Air et au PPM fest, Nightmare publie son huitième album studio : The Burden Of God.

Après le départ de JC Jess, remplacé par Matt Asselberghs, les fans pouvaient en effet se poser des questions quant à la direction qu'allait prendre ce nouvel opus. Ceux-ci peuvent dores et déjà se rassurer : la formule Nightmare est toujours bien là. De bons refrains, de bons riffs, rien n'a changé. A part peut-être la qualité globale de tout ceci. Là où Insurrection montrait parfois quelques faiblesses quant à la fluidité de ses compos ainsi que quelques couacs au mixage, The Burden Of God se révèle sans faille.

Tout d'abord, le son est d'une clarté époustouflante. La production, bien que surpuissante, est nette et sans bavure. Chaque instrument peut-être distinctement entendu, tout en gardant une certaine homogénéité avec l'ensemble du mix. Ensuite, Nightmare délivrant un Heavy Metal résolument moderne, il est impossible de se contenter d'une production classique. Ici, le son est fort, mais il intervient aussi dans l'ambiance générale de l'album. Un véritable plaisir auditif qui permet à l'auditeur de profiter un maximum de la qualité des compositions.

D'ailleurs, parlons-en de ces compos. Alors que tout semble s'enchaîner avec une aisance déconcertante, il est évident que le quintet à travaillé d'arrache-pied. Terminés le remplissage. Il semblerait que Nightmare ait éliminé le moindre passage un peu inutile, pour se consacrer à l'essentiel. Ce procédé ayant pour résultat de ne jamais relâcher l'attention de l'auditeur. Prenons déjà Gateways To The Void, la plage d'introduction... Pour une fois, l'entrée en matière sert à quelque chose. Cette superbe composition symphonique fait partie intégrante de l'album et joue son rôle comme il se doit. Notons aussi que ce côté symphonique revient de part et d'autre de cette galette, en soutient des guitares ou même parfois en ligne directrice du morceau (Shattered Hearts en est l'exemple le plus singulier).

Du côté des titres remarquables, même si il est difficile de faire un choix parmi cette collection de hits en puissance, on peut pointer l'intro et le riff dévastateurs de Children Of The Nation, ainsi que l'excellent The Dominion Gate (part 3), en collaboration avec la très talentueuse Magali Luyten, du groupe belge Virus IV.

L'album se termine par un titre écrit par leur producteur (Patrick Liotard) : The Final Outcome. Différent de tout ce qu'ait pu faire Nightmare, ce titre colle malgré tout parfaitement à la voix de Jo Amore. Il compte aussi un des meilleurs soli du disque. Les chanceux propriétaires des premiers pressages se régaleront du refrain imparable d'Afterlife, titre bonus.

Avant de conclure cette chronique, j'ajouterai qu'au moment où le Metal tend vers un retour aux sources ou à une certaine radicalisation, Nightmare n'a pas peur d'innover et qu'il le fait même avec brio.

Souhaitons leur d'enfin décrocher le succès qu'ils méritent, même s'il n'y a aucun doute : The Burden Of God est une véritable porte ouverte sur les plus grandes scènes européennes.

Crowley