Groupe américain fondé en 1983, TRIXTER a fait comme beaucoup de formations officiant dans le même registre : tourner, tourner et tourner principalement aux USA et donc rester parfaitement inconnu, ou presque, en nos contrées. Leurs efforts se voient récompensés par un premier album éponyme en 1990, par son frère HEAR ! en 1992 (qui les voit signer avec un gros label) et par UNDERCOVER en 1992 où déjà le succès s’éloigne vu qu’ils se sont fait jeter du gros label en question.. En 1995, les musiciens baissent les armes. Et puis comme le Rock’n’Roll never dies, ils reprennent du service, un album public au pays du soleil levant ALIVE IN JAPAN en 2008, suivi d’un best of en 2009 et enfin un album véritable avec de vraies nouvelles chansons.
C’est la voix de Pete Loran qui ouvre le bal, avec une guitare sèche bluesy en retrait et une batterie légère qui s’agrémentent d’un refrain nananana. Comme de bien entendu, passé la mise en appétit, l’électricité rejoint la partie. Drag Me Down donne le ton. Du bon glam carré, du rock ricain comme il y en avait des tonnes pendant les années ’80. Bref, les années passent mais le groupe a conservé la fougue des premières années. Les six cordes, Pete Loran et Steve Brown s’en donnent à cœur joie, l’introduction confirme que le temps s’est arrêté où que les gaillards ont trouvé la fontaine de jouvence.
Classiques aussi le riff et la ligne de chant de Get It On. Le groupe plonge profondément ses racines dans le hard rock des années ’70. Et ça marche, une bonne vieille recette savamment dosée et concoctée par des maîtres, ça fait toujours son effet. Impossible de rester indifférent face à un tel riff. Le Dirty Love confirme cette impression de « déjà entendu mais pas désagréable du tout », soutenu comme les autres plages par des chœurs. Les deux grattes explosent lors d’un solo que ne renierait pas un AEROSMITH, c’est dire.
La batterie de Mark ‘Gus’ Scoot ouvre le bal de Machine avant de se voir rejoindre par le reste de la bande. Le chant joue sur un accent calme avant de se faire plus incisive. Cette Machine carbure au super et ça s’entend. Histoire de laisser souffler le moteur et les auditeurs, la bande se plonge dans la ballade de rigueur avec Live For The Day, un exercice où les montés d’adrénalines sont canalisées pour ne pas déborder. Propre, net et sans bavure.
Les millions d’albums vendus par les britanniques de DEF LEP doivent avoir influencé les musiciens ricains pour la plage Ride, impossible de rater la filiation tellement elle saute aux oreilles. Constat quasi identique pour Physical Attraction dont le chant et surtout les chœurs tendent résolument vers le rock commercial. Heureusement, le quintette redresse la barre pour Tattoos & Misery qui nous fait beaucoup penser aux hollandais de SLEEZE BEEZ. Deuxième incursion dans le monde de la ballade avec The Coolest Thing.
Le côté mou du titre précédent fait mieux ressortir le riff de Save Your Soul qui nous a un air de CHEAP TRICK. Mine de rien quand le groupe se lance dans un exercice quasi obligatoire, il en profite pour nous asséner un crochet particulièrement vicieux et efficace. Titre irrésistible. Les guitares se déchaînent comme si elles n’avaient pas eu l’occasion de faire le moindre solo depuis le début de la galette. Impossible rester de marbre face à un titre aussi explicite dont les paroles se passent de commentaire « Rock’n’Roll is gonna save your soul ». Et l’album de se conclure sur un Walk With A Stranger tout aussi conventionnel et sympathique que tout ce qui précède.
TRIXTER ne renie rien du passé et s’y complait plutôt même avec plaisir. Au bout du compte, l’album est excessivement prévisible mais jamais désagréable. La conviction des gaillards suinte à chaque note et se révèle au final communicative. Essentiel, certainement pas. Fortement agréable oui. Les amateurs de glam, de rock carré qui fleure les ’70, apprécieront cette galette qui s’écoute facilement, ses guitares qui déboulent sans arrêt, cette section rythmique sans fioritures mais efficace et cette voix chaleureuse. On pourrait leur admonester que ce n’est pas beau de copier. Mais on ne va pas en faire un fromage. Sympathique dans le genre.
Mr Spok