IRON SAVIOR c’est un projet sympathique qui a vu le jour en 1996, alors que Kai Hansen (ex-HELLOWEEN et surtout GAMMA RAY) qui devait s’ennuyer, s’est joint à Piet Sielk et à Thomen Stauch (BLIND GUARDIAN) pour composer un sympathique album de Metal Science Fiction qui sorti un an plus tard : IRON SAVIOR, nous raconte les aventures d’un vaisseau intergalactique du même nom. Depuis lors ne reste plus à bord de l’engin que le seul et unique maître des lieux (et des compositions) : Piet Sielk. A la barre de son fier vaisseau, il nous a gratifié au fil des ans de plusieurs galettes (et de tournées surtout dans les contrées allemandes) qui clament haut et fort leur amour de Heavy Power Metal qui dérouille les pavillons. THE LANDING est déjà la septième galette du Sauveteur d’Acier.
L’album s’ouvre sur Descending, une introduction grandiloquente où la guitare a tôt fait de s’imposer pour préparer l’auditeur au Metal carré de The Savior qui suit sans coup férir. En quelques instants, tout est en place. Une rythmique solide, des riffs efficaces et rageurs, un chant survolté, des chœurs entraînants et un solo de fabuleuse facture dans le genre qui veut pas s’arrêter. Le brave Piet Sielk respire la forme comme un bâton de dynamite.
Le rythme s’accélère encore en une sarabande furieuse pour Starlight. On ne s’étonne pas de sentir l’influence d’un HELLOWEEN / Kai Hansen sur un tel titre. Que ce soit dans la vitesse d’exécution du riff, des martèlements des fûts et des chœurs. Le brave capitaine persiste et signe. Alors oui, son Metal peut être qualifié de cliché, mais quelle claque à l’efficacité magistrale. Le riff s’avère toujours aussi sec et nerveux pour March Of Doom (qui malgré son patronyme ne flirte absolument pas avec le gothique). La voix prend des intonations Kürshienne, bref, elle lorgne vers BLIND GUARDIAN pour un effet garanti. A nouveau, la plage ne souffre d’aucun défaut et rempli son office, la tête se met à bouger dans tous les sens et les jambes suivent le mouvement.
Le tempo se ralenti sans pour autant verser dans le troisième âge. Un riff bien carré ouvre les hostilités, la guitare se met légèrement en retrait pour les premières strophes du couplet et passé ce pont, tous les instruments remontent en première ligne. Le morceau s’intitule Heavy Metal Never Dies et c’est une tuerie qui n’usurpe pas son titre. Au détour d’un riff, on se met à penser au ACCEPT des premières années, juste avant que le solo de guitare ne déboule efficace, royal et magistral. (ne pas biffer la mention inutile, il n’y en a pas).
La basse se taille la part du lion de l’introduction de Moment In Time avant de se voir rejoindre par la six-cordes. Le plus étonnant sur cet album, c’est que malgré l’utilisation de recettes connues, l’album arrive toujours à relancer l’intérêt. Cette plage ne déroge pas à la règle. Le solo, toujours aussi fabuleux, passe à la vitesse hyper espace, dilate le temps tel un trou noir et ne semble jamais s’arrêter et lorsqu’il cède la place au chant, c’est pour en remettre une couche. Terriblement efficace.
Le vaisseau réfrène ses ardeurs, adopte un mid-tempo pour Hall Of The Heroes. La température baisse donc, mais on ne plonge pas dans une ambiance polaire pour autant. Un riff carré soutient le chant et un refrain clair. Comparé aux autres plages, celle-ci pas désagréable manque un peu de souffle épique mais remplit son office par son parti pris commercial. Pour bien prouver qu’il ne s’agissait que d’un entre-acte, le riff s’accélère à nouveau, la voix se module de façon plus virulente. Bref, R.U. Ready remet les pendules à l’heure du Rock carré et sans concession. Les doigts partent dans d’agréables voyages sur le manche. Un rythme endiablé, un solo efficace, des paroles directes, un refrain entraînant. Que demander de plus ? Ben, « garçon, la suite ».
La suite, parlons-en. Titre furieux et rapide, Faster Than All n’usurpe pas son nom, telle la lumière d’une super nova, la guitare déboule en fanfare soutenue par une batterie et une basse à l’unisson. Impossible de rester de marbre. A nouveau le timbre de la voix souligne le côté agressif de l’ensemble, ce n’est pas de la guimauve commerciale. Le premier mini solo débarque sans crier « gare » en guise d’amuse gueule pour aussi sec recéder la place au chant. Un break agressif vient introduire le solo de résistance qui arrache un max. Un second break, et le chant reprend les commandes jusqu’à un final magistral.
Pour souffler, un Before The Pain qui nous la joue ballade de rigueur, faut bien laisser souffler les neurones, la nuque et les voisins. Une montée en puissance avec des chœurs, des roulements, une décharge d’électricité dans le son. Bref, le titre se la joue ballade mais pas trop, évitant de faire l’impasse totale sur le côté metal. Un solo à la vitesse modérée mais franchement réussi montre légèrement les crocs avant de laisser le refrain prendre la relève. Inutile, mais dans le genre, royalement mieux que ce qu’on a déjà entendu ailleurs.
Pour clôturer l’aventure, un sympathique No Guts, No Glory qui fleure bon la bande des cucurbitacées de l’enfer. Les fourmis envahissent les jambes, et les cheveux se (re-)mettent à pousser pour mieux délimiter l’espace vital nécessaire au headbanging. Déjà entendu 100 fois mais imparable, on ne peut s’empêcher de se secouer jusqu’au solo qui permet de rajouter une grande distinction à un titre qui aurait, sans lui, été assez quelconque.
Donc, rien de neuf du côté de la Grande Ourse, mais quel savoir faire. On pourrait reprocher au groupe de s’afficher trop clairement dans la veine de ce metal allemand rapide et symphonique et de ne pas se remettre en cause. Mais après tout, les fans du groupe se complairont certainement dans ces plages écrites pour eux. Dans le genre, on a quand même affaire au haut du panier et pas à une vulgaire imitation sans personnalité. Essentiel, certainement pas. Réjouissant, à tous les coups. Pas original pour un sou, mais purée quelle claque.
Mr Spok