Depuis leur carton intégral avec Solar Soul et leur tentative avortée de retour aux sources avec Above (2009), les fans de Samael étaient en mesure de se poser certaines questions. Sur quelle voie allait donc bien pouvoir s’engager l’ovni suisse ?
Leur retour en 2011 avec ce Lux Mundi était donc plus qu’attendu. Une fois encore, le groupe surprend en piochant divers éléments présents dans sa riche discographie. Qu’il s’agisse de la lumière de Solar Soul, des rythmiques de Reign Of Light ou des ténèbres de Blood Ritual, chaque aficionado du groupe a de quoi se retrouver ici.
La première piste, le très bon Luxferre, commence sur des chapeaux de roue. Tout en vitesse et en énergie, il représente ici le côté plus industriel de Samael, tout en restant plutôt brut. Les nappes de clavier de Xy sont toujours aussi imposantes mais elles n’interfèrent en rien avec les riffs de guitare. Un mix équilibré qui permet à tous de profiter au mieux de l’album.
Un petit air d’Ave (Solar Soul) avec l’excellent Let My People Be. Un rythme martial comme la bande à Vorph les aime tant. Ce morceau est malsain, mais étrangement révolutionnaire. La composition est très variée et reste pourtant extrêmement cohérente. Du très bon Samael !
Un titre plus classique comme Of War, bien qu’il n’apporte rien de particulier, reste efficace.
Par contre, Antigod constitue sans aucun doute un des plus gros titres de cet opus. Vorph semble prêcher ses paroles, ce qui donne toujours un sacré effet. Notons la conclusion vraiment géniale !
For A Thousand Years s’impose comme l’un des titres les plus étranges, avec un refrain grandiose. L’époque Passage n’est pas loin. Une fois encore, le caractère unique de Samael est démontré par une réelle ingéniosité niveau compos.
Avec The Shadow Of The Sword, on replonge clairement en pleine période Reign Of Light. Les passages électro-orientaux sont de retour pour nous faire vibrer.
On continue dans les bombes avec l’énorme In The Deep, dans lequel Samael revendique une existence millénaire. Un voyage dans l’esprit un peu fou de cette entité à part du monde Metal, ça ne fait pas de tort. Surtout avec de tels rythmes. Puissance et mélodie cohabitent pour livrer un titre particulier, parfois même un peu inquiétant. La guitare nous fait parfois penser à The Ones Who Came Before, grosse référence dans l’aventure Samael.
Le milieu de l’album largement dépassé, il est enfin temps de calmer le jeu, c’est l’effet rendu par Mother Night. Sans doute pas le morceau le plus inspiré, mais loin d’être mauvais. Pagan Trance relance la machine avec une rythmique plus dansante, et des parties de claviers bien dosées. La voix de Vorph joue encore un rôle primordial. Parfois entraînante, parfois aussi lourde qu’un bulldozer, elle ponctue ce morceau de main de maître.
En parlant de ponctuation, In Gold We Trust envoie la sauce et permet à Lux Mundi de s’envoler vers des cieux plus rythmés. Les timbales si chères à Xy sont au rendez-vous et prendront sans doute une toute autre dimension en live !
Alors que la galette touche à sa fin, Soul Invictus et son rythme très saccadé ajoute un peu de rudesse à un album qui pour le moment se voulait lourd, mais dont les angles étaient arrondis. C’est ici tout le côté Indus de Samael qui ressort. On en vient même parfois à penser à … Rammstein ! La variété, telle est la richesse du groupe !
Pour en finir avec cet Opus, un morceau rapide, à l’intro presque Black Metal (Above n’est pas loin). De bout en bout, Samael tient l’auditeur en haleine et semble l’accompagner durant toute la séance d’écoute. A aucun moment l’on ne décroche. C’est dans cette optique que bien des groupes devraient travailler. D’ailleurs, ce travail (car oui, il faut bosser pour obtenir un tel résultat) est tellement abouti, qu’il ne semble être qu’un passe-temps pour le groupe.
Vous l’aurez compris, Lux Mundi m’a captivé et je suis sûr que vous serez nombreux à être de mon avis. Les connaisseurs comme les novices y trouveront leur compte. Cet album fait d’ailleurs un premier contact parfait avec Samael.
Crowley