A l’origine ONSLAUGHT a réuni des musiciens sous une bannière Punk. Le guitariste Nige Rocket, le bassiste Paul Hill, le chanteur Jase Pope et le batteur Steve Grice. Une rapide évolution naturelle des musiciens les a rapidement conduits à changer de style pour s’engouffrer dans le Thrash Metal. Ils sortent donc leur premier album en 1985 POWER FROM HELL, bientôt suivi par THE FORCE en 1986. Ils récidivent en 1989 avec in SEARCH FOR SANITY. On pense alors qu’ils ont définitivement disparu de la circulation mais tel un phénix qui renaît de ses cendres, le groupe nous revient en 2007 avec KILLING PEACE. Et nous balance un Live Damnation en 2009. Ayant retrouvé la régularité de leurs joyeux débuts, ils nous livrent aujourd’hui une nouvelle galette justement intitulée SOUNDS OF VIOLENCE.
Introduction par roulements sur les fûts de la batterie, Into The Abyss sonne comme la bande originale d’un film épique et Born For War commence par un riff acéré. Puis le tempo s’accélère lorsque tous les instruments se mettent au diapason et entrent dans la bande. La voix agressive de Jase Pope s’impose alors. Le premier refrain cède rapidement la place à un déchaînement de la guitare avant que le couplet ne passe à sa seconde édition. Le solo offre un déferlement de notes rapides. Avant qu’un break ne vienne permettre à l’auditeur de souffler avant un nouveau couplet, qui s’achève sur un deuxième mini solo. Une excellente entrée en la matière qui confirme la bonne santé du groupe. Guitare royale, batterie vrombissante, tout est impeccable.
Le quatuor enchaîne sans prendre le moindre repos avec la plage titulaire. L’introduction commence de façon tempérée, mais ça ne dure pas, l’accélération est rapidement au rendez-vous. Le riff trashe en diable, difficile de rester de marbre face à un tel savoir-faire. Encore plus réussie que la plage précédente, les notes prennent possessions de votre tête et de vos jambes qui se mettent à bouger à l’insu de votre plein gré. Le solo de guitare s’avère fabuleux et d’une précision à couper au couteau. Efficacité garantie.
Introduction en sourdine, le volume augmente lentement avant d’exploser dans nos pavillons auditifs. Le riff de Code Black, de modéré, gagne en énergie mais conserve un tempo moins rapide que les titres précédents. La rythmique s’avère toujours aussi assassine et meurtrière. Le côté temporisé du titre permet aux interventions de la guitare de mieux ressortir. Un premier break nous mène à un solo qui démarre lentement avant de partir dans des méandres plus rapides. Le tout s’arrête, seule la basse bourdonne accompagnée d’une batterie légère, puis la guitare revient dans la danse.
Comme pour s’excuser d’avoir tempéré son ardeur, le groupe nous ressert une déferlante de riffs à la vitesse grand prix de formule Un. Rest In Pieces déboule dans nos oreilles tel une panacée anti-torpeur. La voix est particulièrement virulente et éructe à toute vitesse à certains moments. Un break ralentit l’ensemble, pour mieux mettre en évidence les roulements de fûts, et permettre au titre de repartir à toute vitesse sur le solo qui suit. On devine des doits qui glissent de façon à peine perceptible sur le manche. Et le titre de se poursuivre sur les mêmes déferlements énergiques du début. Ne changeant pas une formule gagnant, le groupe nous ressert une dose de potion magique façon Metal Hurlant : Godhead. Encore une fois, tout ce qui caractérise un titre de thrash s’y retrouve. Guitares royales, rythmique percutante, chant marteleur, batterie vrombissante.
La joyeuse bande poursuit, persiste et signe avec Hatebox. Le son hyper aigu de la guitare fait penser au MACHINE HEAD de Davidians. On a connu pire comme référence. Et le reste est du même, bon, tonneau rempli de breuvage énergisant. On n’a que quelques secondes pour souffler après le solo de guitare qui nous assaille telle une déferlante de sauterelles cannibales, à part ce court instant de répit, interdiction de se reposer.
Changement d’ambiance par le riff d’introduction de Antitheist. Le titre démarre lentement, la batterie rejoignant la six-cordes par la suite. Le tempo est plus tempéré, bien que vous vous en doutiez on n’est pas en présence d’une ballade. L’énergie monte à mesure que le titre se poursuit. Le rythme de la batterie s’avère de plus en plus rapide. Et puis s’effectue le retour au riff du début pour un court instant avant une nouvelle déferlante. Au rayon joyeuseté, j’appelle Suicideology. Une bonne introduction, qui s’arrête net et le morceau de repartir encore plus vite. Toujours plus vite semble être la devise (un peu à l’image du titre Coma de OVERKILL). Un riff lancinant en guise de break au milieu du titre, le chant se fait plus modéré pour annoncer un solo rempli de fureur et d’excès de vitesse. Un nouveau break et on repart sur le couplet. La gratte reste royale pour appuyer un chant toujours aussi méchant avant un final en avalanche.
Interlude au piano pour End Of The Storm, surprenant car totalement inattendu. La mélodie nous hypnotise dans ses filets. Le titre est court et dénote totalement avec le reste de l’album, une place au milieu de la galette lui aurait été profitable. Et la galette se conclut sur Bomber une reprise de qui vous savez qui rend justice à l’original et confirme tout le bien qu’on pense de l’influence de MOTÖRHEAD sur la musique anglaise.
A défaut d’avoir inventé la formule, ONSLAUGHT sait l’appliquer parfaitement. Les années d’inactivités du groupe lui ont été salutaires parce qu’il a conservé intact la fureur d’une jeune formation de post-adolescents boutonneux. Ceux qui aiment le thrash « old fashion » vont être servis. Plus de rides, certainement, moins de cheveux peut-être, mais ils ont toujours leurs dents et ils continuent à mordre. Eu égard au résultat, c’est pas moi qui leur dirai « couché Médor ». Excellent dans le genre.
Mr Spok