Nos amis folk metalleux danois de SVARTSOT sont de retour avec une nouvelle galette qui va nous parler joyeusement de la peste noire qui a ravagée le Danemark au 14ème siècle. Donc, les amateurs d’humour léger et de belles histoires qui finissent bien sont priés de passer leur chemin.
Une petite introduction champêtre à la flûte, bruit de la vie de tous les jours, après Staden... , la mort peut faire son entrée. C’est la voix gutturale de Thor Bager qui la personnifie, le mur de son derrière le chant est assez en retrait pour mieux laisser ressortir ce côté rugueux. Toujours dirigé par le guitariste multi-instrumentiste Chris J.S. Frederiksen, la mélodie a tôt fait de s’imprimer dans les neurones grâce à ces touches folks. Le titre se termine sur la toux d’un pauvre hère qu’on devine agonisant.
La bande épaulée par se lance dans un Dødedansen plus rapide qui joue sur le côté malsain de la voix et l’apparente touche sympathique des instruments folks. Lorsque ceux-ci s’effacent et que restent que les sons Metal, le titre devient plus violent. Finalement, les différents sons se conjuguent pour nous entraîner dans une sarabande faussement festive, vu qu’il s’agit d’une danse des morts. Ce côté lugubre nous poursuit jusqu’à la fin du titre. Des cœurs tirés tout droit d’une taverne accompagnent les hurlements du chant pour Farsoten Kom. A nouveau la flûte permet au titre de jouer sur les deux dimensions du groupe : le côté folk et la face sombre. La voix de Thor Bager cède parfois la place à celle de l’invité Uffe Dons Petersen, voix qui possède d’autres intonations, moins gutturales, qui font également ressortir ses interventions. La mélodie folk est également soulignée par des guitares qui capturent l’auditeur.
La cornemuse de Hans-Jørgen Martinus est à l’honneur pour Holdt Net Af En Tjørn sur des riffs incisifs. Et une voix qui à nouveau jour sur deux registres pas trop éloignés. Le reste est désormais classiques : instruments électriques bien lourds, alternances couplet-refrain. Un rythme très lent introduit par une guimbarde, bientôt accompagnée d’une guitare électrique et d’une flûte légère, Den Forgængelige Tro se démarque de ses prédécesseurs par son ambiance, cette légèreté cède la place à un riff très lourd où seuls dominent les instruments électriques poussés à fond. Et la chanson de jouer sur ces basculements jusqu’au solo, très court. Et comme toujours, le duo rythmique, la basse de James Atkin et la batterie de Danni Lyse Jelsgaard offrent un mur compact à leurs comparses pour que ceux-ci y apposent leurs mélodies.
Petit coup d’accélérateur pour Om Jeg Lever Kveg qui maintient, sans surprise son rythme rapide et sa mélodie à la flute. La voix reste constante toute la durée du titre, aucune surprise à attendre de ce côté-là. Petite ballade sympathique qui lorgne très fort du côté de ALESTORM, les Danois s’éloignent un rien de la noirceur qui caractérise les autres titres, mais ce n’est quand même pas le grand écart. L’ambiance reste la même pour la suite avec Kunsten At Dø.
L’album se termine en noirceur par un trio composé de trois titres bien torturés. Ainsi Den Nidske Gud avec sa longue introduction instrumentale et d’une voix particulièrement lugubre, des instruments folks en retrait par rapport au chant. Puis Spigrene et son rythme de procession mortuaire, sa voix claire et son ambiance triste. On devine facilement la tête d’enterrement des protagonistes du récit, le titre s’achève par une batterie seule qui clôture le titre par un coup de cymbale final. Og Landet Ligger Så Øde Hen remet l’électricité au premier plan, mais aussi le chant guttural. Une interversion des deux dernières plages aurait permit à l’album de s’achever sur le coup de cymbale lourd de sens. A mon avis, c’est peut-être une faute de goût, mais bon, peut-être que la non compréhension du danois moderne m’a empêché de saisir la subtilité de la dernière chanson.
En conclusion, on pourrait être paresseux et reprendre ce qu’on disait déjà pour l’album précédent MULMETS VISER, mais c’est la preuve que le groupe persiste et signe. Donc nous n’allons pas leur reprocher d’avoir de la suite dans leurs idées et le courage de leurs choix. Par contre, dommage que le type de voix choisi pour l’ensemble ne permette pas aux sons typiques de la langue danoise de ressortir, mais à part sur Spigrene. Une seule plage, c’est un peu court. Après avoir écouté du Metal en anglais, français, allemand, japonais, espagnol et coréen, le danois aurait aussi mérité un autre traitement. Mais ceci en doit pas retenir les amateurs de nos black folk metalleux.
Mr Spok