Jyri Vahvanen et Miika Kokkola ont établi les bases du groupe BATTLELORE en 1999. Deux démos plus tard, ils attirent l’attention de Napalm Records. Se joignent alors aux deux gaillards : la chanteuse Kaisa Jouhki, le batteur Henri Vahvanen ainsi que Maria Honkanen aux claviers et à la flûte. Le chanteur Patrik Mennander complète la bande. Juste après l’enregistrement de l’album WHERE THE SHADOWS LIE en 2001, le groupe change de guitariste et accueille Jussi Rautio à la lead. La deuxième galette SWORD’S SONG en 2003 permet au groupe de parcourir l’Europe et de se faire connaître. Début 2004, le groupe illustre ses efforts sur son premier DVD THE JOURNEY. Mais le vocaliste décide de quitter la troupe, il sera suivi quelque temps plus tard par le bassiste Miika Kokkola. Les membres restants ne se démontent pas pour autant et accueillent en leur sein (aucune référence au fait qu’il y ait deux membres féminins dans le groupe) : le chanteur Tomi Mykkänen et le bassiste Timo Honkanen. C’est donc un line-up stable qui enregistre, en s’inspirant de la saga du Seigneur des Anneaux, les albums suivants THIRD AGE OF THE SUN en 2005, EVERNIGH en 2006 et THE LAST ALLIANCE en 2008. L’édition limitée de ce dernier contient un DVD avec leur concert du Metal Female Voices Fest en Belgique de 2007. Comme on ne change pas une équipe qui gagne, on retrouve les mêmes musiciens qui nous offrent aujourd’hui un DOOMBOUND du meilleur aloi. Embarquez pour un voyage dans la Terre du Milieu.
Ouverture en ambiance tempérée, voix en retrait, rythmique carrée, mélodie à la guitare. Puis l’énergie monte et on rentre dans le vif du sujet de ce mid-tempo qu’est Bloodstained. La voix grave prend le relais pour le premier couplet avant de laisser la place à la voix féminine. Un pont à la guitare sèche bientôt rejointe par la flûte. Et l’électricité vient compléter le tableau avant un nouveau couplet bien rauque. Avec Iron Of Death, les choses sérieuses peuvent commencer. Ambiance épique et voix agressive soutenue par un clavier royal. A nouveau l’atmosphère change lorsque le chant passe à Kaisa Jouhki. L’ossature du titre tient à l’hypnotisante mélodie du clavier. Un léger fléchissement dans le rythme offre un petit break avant que le chant ne nous offre à nouveau un partage entre les deux types de voix.
Une autre ambiance assez pesante envahit l’espace sonore à grands renforts de riffs et de nappes de clavier pour Bow And Helm. Le chant masculin se fait plus modéré et plus parlé que sur les plages précédentes. Jusqu’au hurlement qui marque une accélération du tempo. Le rythme se ralentit lorsque s’opère le changement de voix. La vitesse revient au galop pour un dernier tour de chant agressif.
Changement d’atmosphère avec une entrée acoustique pour Enchanted. Lorsque l’électricité refait son apparition, soutenue par une batterie discrète mais efficace, le titre rentre dans le vif du sujet. Lorsque la voix de la chanteuse retentit, on plonge en plein Metal Gothique. Ce virage s’avère assez fascinant. Cette ambiance connaît une poussée d’énergie grâce à un gros riff en milieu de titre, riff qui introduit le hurleur de service. Mélodie énergique au menu pour Kärmessurma, le groupe cogne où ça fait mal, le chant met les pendules à l’heure. A nouveau le virage est de 180 degrés par rapport à la chanson qui précède et encore une fois, le passage d’un type de voix à l’autre ouvre les horizons mélodiques du morceau.
Nouvelle accélération pour Olden Gods avec un gros riff, une batterie vrombissante et rapide. Les instruments ralentissent pour laisser la place au chant dur et à une nappe de clavier. Le riff réapparaît pour la voix claire. Le titre reprend le chemin de la vitesse entre deux couplets. Les guitares adoptent un riff captivant pour ouvrir Fate Of The Betrayed. La mélodie au clavier accompagne un chant clair, tandis que des gros riffs rapides viennent soutenir la voix dure et énergique du chanteur. Le morceau oscillant sans cesse entre ces deux univers sonores.
Les plages qui suivent Men As Wolves, Last Of The Lords et Doombound n’apportent rien de moins, mais rien de plus. Ce qui sur la longueur constitue quand même une faiblesse. Notez que la plage titulaire mérite son titre, c’est lent et lourd à souhait et finalement, ça représente une bonne synthèse de cette galette. Le morceau s’étire sur près de huit minutes. L’instrumental Kielo vient clôturer ce voyage de façon très douce.
En clair, BATTLELORE joue magnifiquement des ambiances et des grands écarts entre les deux types de chants. Sans aucun doute, la formule est efficace et les compositions sont travaillées. On regrettera cependant une absence totale de solo de guitares et le peu de vraies surprises. En effet, aucun titre ne se démarque radicalement des autres et au final, c’est un peu toujours la même recette, les plages se suivent mais ne se distinguent pas vraiment les unes des autres. Bref, dans le genre somptueux et magnifique le groupe marque des points, mais il manque quelque chose pour être convaincu totalement.
Mr Spok