En Italie, certains aiment bien varier les plaisirs et quand des membres de SECRET SPHERE et ELVENKING décident de se mettre ensemble, ça donne HELL IN THE CLUB. Aiguillé par l’amour du rock’n’roll Andrea Buratto (ANDY), le bassiste de Secret Sphere, a réuni autour de lui le chanteur Dave (DAMNA) de Elvenking, le guitariste Andrea Piccardi (PICCO) et le batteur de Secret Sphere : Federico Pennazzato (FEDE). La joyeuse compagnie prit le chemin des studios en été 2009 et 2010 pour nous livrer leur premier album judicieusement intitulé LET THE GAME BEGINS, ce qui nous donne un petit air d’arène et de gladiateurs.
Intro mystique, puis un bon petit riff que ne renierait pas le Alice Cooper de l’album HEY STOOPID. Avec Never Turn My Back, le ton est donné, un rock bien carré, une voix bien sympathique, des guitares qui se déchaînent, une rythmique efficace qui construit de solides fondations, des chœurs entraînants. Grosse accélération avec Rock Down This Place, la formule n’a fondamentalement pas changé, mais le groupe a poussé à fond sur l’accélérateur et ça se sent aux fourmis qui prennent possession des jambes de tout rocker digne de ce nom. Le groupe poursuit avec On The Road qui joue la modération avec un mid-tempo, un chant moins virulent et un refrain plus commercial, mais la section rythmique basse-batterie est de la partie, et les guitares ne se reposent pas. Le titre joue aussi un peu la dichotomie passage plus tempérés et explosions, modérées quand même, car ce n’est pas du Thrash, mais ça reste toujours très efficace.
Avec Natural Born Rockers, on comprend que les Italiens ont le sens du titre qui cogne, pas question de verser dans la philosophie existentielle, d’ailleurs, pour ceux qui en douteraient, le déferlement de guitare et les « hey, hey » virulents remettent les pendules à l’heure. Cette quatrième plage confirme l’excellente impression que le trio d’introduction nous a laissé. Cependant, la répétition des mêmes formules, savamment dosées, certes, porte la marque d’une faiblesse du rayon originalité. Mais impossible de tenir tranquille face à ce déferlement de bons ingrédients. Le Since You’Re Not Here lorgne du côté des similis balades. Du genre, on s’y croirait, mon on se fourvoie. Une vitesse modérée accompagnée d’un ton un rien mélancolique, mais pas larmoyant, et on obtient un titre gentil et sympathique qui ne verse pas dans la guimauve immonde. Les guitares ne sont pas laissées en arrière plan mais soutiennent efficacement le chant, tandis que la basse et la batterie se font aussi entendre et ne la jouent pas timide.
Le groupe nous sert ensuite un air de fête avec Another Saturday Night qui, lui aussi, sollicite la tête et les jambes. Impossible de tenir en place. Bon prince, le groupe nous offre un petit interlude lent avant que ça reparte en fanfare avec un solo des plus judicieux qui nous rince les oreilles avec bonheur (à défaut du savon). Le groupe lorgne alors légèrement du côté d’AC/DC par le riff de Raise Your Drinkin’Glass. Cette invitation à boire un verre, s’accompagne de judicieuses interventions des grattes, d’un refrain qui vous invite à ne point rester assis sur une chaise, et d’une rythmique qui bourdonne. Efficace à défaut d’être original, le tout parsemé d’un chouette solo qui se la joue limpide plutôt que virtuose genre TGV.
Le groupe change radicalement de registre avec No Appreciation qui lorgne sans honte vers la virulence d’un SKID ROW. Basse et batterie martèlent une rythmique d’enfer sur laquelle les guitares viennent greffer des riffs rapides et sans pitié, tandis qu’une voix plus agressive nous déclame le chant. Le solo part en fanfare pour terminer en douceur sur un blanc, histoire de laisser l’énergie repartir et nous balancer un bon direct dans la face pour une dernière ligne droite avant la fin du titre. Une excellente surprise. Difficile de succéder à une telle claque, heureusement que Forbidden Fruit s’en tire avec tous les honneurs, même si la formule n’apporte rien de plus.
On souffle un peu avec la ballade Star, où tous les instruments sont à l’honneur sur un tempo lent, l’énergie ne reste pas au fond des poches, mais se libère après le solo, sans toutefois faire l’effet d’un Tsunami. Logique puisqu’on est dans un registre bien typé, de l’énergie oui, mais sans débordement. On se croirait presque en présence d’un titre de TESLA, c’est vous dire si c’est bien écrit. Un détour vers l’univers Funk Metal avec Daydream Boulevard qui se la joue Extreme, bien évidemment. Il n’y pas à dire, quand HELL IN THE CLUB rend hommage, volontairement ou non, mais on s’en soucie peu finalement, à ses influences, cela s’entend. On termine avec un Don’t Throw In The Towel qui clôt l’album de façon efficace.
En définitive, si vous êtes à la recherche d’une originalité à tout prix, vous passerez votre chemin, car il est clair que le groupe souffre d’un manque flagrant de ce petit quelque chose qui lui permettrait de se démarquer de la masse. Cependant, si vous acceptez le voyage en sa compagnie, vous ne le regretterez pas. A défaut d’être unique en son genre, HELL IN THE CLUB connaît la chanson et a le chic pour vous prendre par les sentiments, glissant de-ci, de-là une petite traîtrise particulièrement efficace qui vous laissera pantois. Bien mais sans plus.
Mr Spok