Alors que le mystère Type O Negative reste entier, Kenni Hickey et Johnny Kelly (respectivement guitariste et batteur de la formation du regretté géant vert) ne perdent pas leur temps en attendant l'aval de Josh Silver.
Seventh Void, formé en 2003 n'a jamais rien publié avant Heaven Is Gone. Hickey prend ici en charge la guitare et le chant, l'occasion pour lui de sortir de l'ombre de Peter Steele et de montrer à ses fans, ainsi qu'au reste des amateurs de Metal de quoi il est capable.
Ici, on se passe du côté gothiquo-romantique de Type O et seul le gros son compte. La production exemplaire (réalisée par les deux guitaristes) joue en effet un rôle prépondérant. Les riffs sont littéralement lourds et écrasants, tandis que les mélodies s'immiscent sournoisement dans la tête des auditeurs.
La voix du leader se mêle parfaitement à ses parties de guitare alors que la batterie fait plus que du soutient rythmique.
Côté ambiance, l'artwork résume bien l'ensemble. Le désespoir, la mort et la noirceur du monde embrassent bel et bien cette galette. Celà dit, pas question pour Seventh Void de pleurnicher comme le faisait parfois le leader de Type O Negative. Les compos suffisent amplement à rendre l'atmosphère palpable, comme seuls les grands groupes de Doom ont réussi à le faire.
En parlant de grands groupes, outre le son très New-Yorkais, on ressent énormément l'influence de Black Sabbath, période Paranoïd et surtout Master Of Reality (pour le fun, on irait même jusqu'à imaginer Ozzy Osbourne en guest sur quelques titres).
Venons-en d'ailleurs aux meilleurs extraits de Heaven Is Gone, car, si je ne m'abuse, ce n'est pas en lisant une simple chronique que l'on est en mesure de se faire une idée.
On commence très fort avec le riff de Closing In. Cette véritable avalanche de Metal dévaste tout sur son passage alors que Hickey semble complètement dépassé par sa propre musique. Flippant.
Mais après cette excellente entrée en matière, le morceau titre (titre ma foi très accrocheur) enfonce le clou. Le groove très heavy (rappelant une fois encore celui du grand Iommi) combiné avec un refrain imparable transforme cette deuxième piste en chef d'oeuvre du Doom. Ce mix de puissance et de mélodie est un grand cru qui ravira les amateurs du genre... et charmera également quelques novices.
On retrouve aussi des titres moins appuyés, comme le très bon The End Of All Time et le rampant Slow Descent.
Des titres plus rentre dedans comme Killing You Slow contrastent avec des passages plus harmonieux (Broken Sky), mais tous restent très vite en mémoire.
Alors, certains pourront bien sûr reprocher à l'album d'être un peu trop homogène, mais varier un peu plus les styles de compos serait complètement incohérent. Ensuite, sur ce premier opus, on trouve déjà plus de variété que sur toute la discographie de groupes dits cultes.
En conclusion, et vous l'aurez compris, nous nous trouvons ici face à un grand album de Doom, voire même de Metal en général. Les fans de Type O Negative l'ayant sûrement déjà au moins en trois exemplaires, je ne peux que conseiller aux newbies d'y jeter une oreille dès que possible.
PS: Désolé pour les fans de Slayer qui ont pu se sentir visés durant cette chronique.
Crowley