Depuis leur grand retour en 2005 (après un premier test en 2003), Whitesnake squatte le devant de la scène. Après un coffret live et une tournée mondiale, la bande à David Coverdale a confirmé qu'au XXIème siècle, leur musique fait encore vibrer toute une frange du peuple Rock n Roll.
Good To Be Bad (2008) a fait l'effet d'une bombe en remettant le hard rock bluesy sous les feux de la rampe. Le son tranchant de Doug Aldrich complétant parfaitement la voix chaude du grand Coverdale. Le travail de ce duo de choc ayant propulsé Whitesnake en haut de l'affiche de nombreux festivals, il était normal de poursuivre cette collaboration.
En effet, en mars 2011 sort Forevermore, onzième album de Coverdale (Whitesnake a connu trop de remodelage pour être cité ici).
Bien entendu, cette galette ne concernera pas que les amateurs de Metal, du moins, pas plus que ne le faisait 1987. Whitesnake nous livre ici un véritable festin musical, où la sauce blues pimente à merveille un véritable pavé de hard rock. Outre un son exceptionnel auquel Good To Be Bad nous avait déjà fait goûter, la carte est chargée de pièces de grande qualité avec sans doute LE morceau rock de l'année en amuse gueule. Steal Your Heart Away, son groove, son énergie et son solo resteront dans les mémoires. Quoiqu'on en dise, si les vieux sont toujours là, c'est grâce à cette volonté de faire du rock. Et du bon !
Sans pour autant trop s'éloigner de son style, le Serpent Blanc intègre quelques éléments nouveaux. Qu'il s'agisse d'une disto énorme, de riffs modernes ou de sonorités inhabituelles (par exemple, ce passage oriental sur le morceau titre, que l'on prendra comme un sacré clin d'oeil à Jimmy Page), les musiciens proposent du neuf et ponctuent leurs pistes de quelques surprises.
Bien entendu, David Coverdale reste le patron et s'offre une bonne part du gâteau. Les ballades de l'album laissent libre court à ses envolées lyriques et lui permettent, en plus des titres plus entraînants, de parcourir tout son registre vocal. Alors bien sûr, le côté mielleux des paroles, ajouté à sa voix de velours aura sans doute tendance à lasser certains auditeurs, mais on ne change pas une équipe qui gagne. Il serait d'ailleurs bien dommage de bloquer là-dessus.
On retrouve également des traces du Whitesnake 87 avec entre autres, l'intro de Dogs In The Street et ses faux airs de Bad Boys / Children Of The Night. Si John Sykes excellait dans ce genre de morceau, la spécialité de Doug Aldrich est sa faculté à faire sonner chaque riff comme un black. Par exemple, Whipping Boy Blues et son intro typique, suivie d'un riff clair, net et précis. Plus lent et lourd que son prédécesseur, Doug a également un feeling hors du commun et on le sent capable de faire bouger une salle à lui seul.
En conclusion, Forevermore est un album de grande facture, qui ravira la plupart des fans de hard, tout en leur proposant des choses plus posées qui plairont au plus grand nombre.
Et pour ceux que cette chronique n'a pas encore convaincus, je vous renvoie directement au morceau final, où, outre la voix de David et le style de Doug, Whitesnake est méconnaissable. En bref, un titre original et très réussi pour clôturer un album haut de gamme.
Crowley