Formé en 2001 par les deux guitaristes STEVE JANEVSKI et HANNY MOHAMED, qui avaient déjà une solide expérience au sien de la scène Metal de Melbourne, le groupe australien a rapidement pris le patronyme de BLACK MAJESTY. Appréciant la stabilité, le groupe, qui avait réussi à capter l’attention du label LIMB MUSIC, n’a pas changé de firme de disque depuis lors. Profitant aussi de l’aubaine d’un label européen pour venir à plusieurs reprises sur le « vieux » continent. D’ailleurs, les parties de batterie de PAVEL KONVALIKA pour l’album Silent Company (2005) ont été enregistrées en Allemagne dans le studio de PIET SIELCK (IRON SAVIOR), tandis que les autres instruments étaient mis en boîte en Australie. C’est aussi avec cet album que BLACK MAJESTY a délaissé le côté progressif de sa musique pour ce concentrer sur l’aspect « Power ». Ainsi In Your Honor resprésente la quatrième galette que le groupe nous assène, illustrant son « Melodic Power Metal ». Nul doute que les prestations des musiciens sur les scènes européennes ont joué sur leur approche de la musique.
Dès les premières secondes de l’album, on sent la filiation de la plage Far Beyond avec les grands groupes classiques des années ’80 (IRON MAIDEN en tête pour l’introduction) et puis pour les autres, on peut s’amuser à jouer à un Quizz. Bien que les réponses dépendront de la culture de chacun. Là où on pourrait citer QUEENSRYCHE, d’autre pourraient rétorquer PRETTY MAIDS. C’est vous dire que côté références et souvenirs, on navigue en territoire connu. Duel de guitare au menu, si l’ensemble est amené avec dextérité (les musiciens n’ont pas encore de rhumatisme dans les doigts, ça c’est certain), la formule semble par trop « classique ».
Et c’est un peu là que le bât blesse. Sur God Of War, on le sent bien. Alors oui, BLACK MAJESTY remplit efficacement son contrat, mais il manque un petit quelque chose pour sortir du lot. Et finalement, l’album sonne presque comme un ensemble d’hommages à différentes formations légendaires du Metal. Très sympathique mais un peu vain. Des titres tels Millenium ont des atouts certains mais là encore, la comparaison avec le morceau de STRATOVARIUS qui porte le même nom ne laisse malheureusement que peu de chance à BLACK MAJESTY. Passons sur le mid-tempo tendance ballade qu’est Break These Chains, qui s’avère tout simplement lassant. Heureusement, le groupe repasse la seconde (et monte jusqu’en quatrième) avec Further Than Insane et End Of Time, titres séduisants du même acabit que les premières plages de cette galette.
Avec Wish You Well et Follow, le groupe poursuit sur sa lancée, les guitares rapides (mais sans excès) sont à nouveau mises en avant, soulignées par la voix de JOHN CAVALIERE, mais encore une fois, sans le moindre éclat. Et les plages qui clôturent l’album souffrent des mêmes qualités et défauts.
En définitive, le groupe Australien tient vraiment de ce qu’on pourrait qualifier de série B du Metal. Chouette aux entournures, non dénué d’un certain charme, mais on dirait presque une formule plutôt qu’un groupe vraiment original. Alors il va de soi qu’en la matière on ne recherche pas forcément l’inattendu jamais entendu, mais une personnalité plus marquée aurait permis à BLACK MAJESTY de sortir du lot. Bien mais sans plus.
Mr Spok