Jon Oliva est un homme à la créativité débordante. Voire même excessive. Rappelons quand même qu'étant trop occupé par Trans-Siberian Orchestra, son side project, il met fin à Savatage en 2007 en laissant un flou artistique embrouiller les fans. Une possible réunion du groupe ? Rien n'est moins sûr.
Créé en 2003, Jon Oliva's Pain, à la base un projet solo, en est déjà à son quatrième album.
Festival, comme l'atteste Lies, la première piste, bénéficie d'un son de grande qualité. L'idéal pour se plonger dans cet album complètement fou, sans rien en rater.
Une fois passée l'intro pour le moins épique, déboule un riff galopant, bientôt rejoint par la voix charismatique de Jon Oliva. Entre Heavy Metal et Rock Progressif, le titre propose non seulement une grande variété de mélodies, mais se révèle par la même occasion très efficace et entraînant.
Death Rides A Black Horse boxe dans une autre catégorie. Poids lourd par excellence, cette chanson est aussi sombre que l'annonce son titre. Presque lyrique, la mélancolie qui en émane est palpable. Le refrain peut presque être qualifié d'accablant et le solo de guitare pleurant à chaudes larmes ne fait qu'amplifier ce sentiment. Son exécution est par ailleurs tout simplement parfaite. Un très bon titre.
Mais dans l'entièreté de l'album, ce qui saute aux yeux, c'est la folie qui anime Jon Oliva et son groupe. Le morceau titre en est la preuve. Outre la musique de cirque en guise d'introduction, le riff improbable est impressionnant de maîtrise. Lors du refrain, la voix d'Oliva semble sombrer dans la folie pure. On se demande où va nous mener le reste de l'album.
Afterglow ralentit la cadence mais ne perd rien en intensité. Le refrain martial à souhait pourrait presque vous lobotomiser en cas d'abus. Notons une fois encore l'aptitude du groupe à jouer avec les ambiances sur un même titre. Et histoire varier encore plus les plaisirs, nous avons même droit à un interlude Jazz ! Fou fou fou !
Mais Jon Oliva's Pain sait aussi jouer du Rock, du vrai ! J'en veux pour preuve le presque thrash Living On The Edge, qui rappelle Grave Digger par moment. Les guitaristes se font remarquer sur leur excellent duo.
Les influences de Jon Oliva sont vastes et il a souvent cité John Lennon. Looking For Nothing n'aurait rien pu nous cacher. Cette jolie ballade sonnerait d'ailleurs très bien sur une face b des Beatles. Rien ne se perd, rien ne se crée...
Retour à la réalité avec The Evil Within et sa rythmique saccadée et son refrain maléfique. Entrecoupé d'un passage atmosphérique, ce morceau termine dans un déluge de guitares. Un riff lourdaux combiné à un solo hurlant, c'est ça le Metal !
Winter Haven, en plus d'être le morceau le plus long de ce Festival est également l'un des plus variés. Une fois passée la jolie intro en son clair, une kyrielle de sonorités amène l'auditeur vers la seconde partie du morceau, plus Metal cette fois. Presque Doom pour ainsi dire. On jurerait même que Geezer Butler s'est emparé de la basse de Kevin Rothney. Et comme le Jon Oliva's Band aime le contraste, le morceau se clôture avec une très légère envolée de synthé. Bref, Winter Haven est un bon titre, même s'il semble parfois un peu poussif.
I Fear You ne fait par contre aucune concession avec un riff dévastateur en ouverture et un refrain lourd et profond. Heavy et pourtant très blues, ce titre est un de mes coups de coeur. Sans tourner à la démonstration, le côté prog donne également beaucoup de charme à la composition. En effet, le groupe travaille beaucoup ses morceaux, sans pour autant tomber dans l'excès.
L'ombre de Lennon plâne encore au-dessus du quintette avec le joli morceau de piano qu'est Now. De quoi finir de fort belle manière un album qui, au final, ne nous a pas laissé le moindre répit.
Et des galettes comme celle-ci, on en redemande !
Crowley