Dans le rayon folk metal dans sa langue natale, on prend les Danois de SVARTSOT. A l’origine, le groupe officiait dans un registre plus Black Metal matiné d’influences folk. Au fur et à mesure, le côté folk a pris le dessus et le groupe a changé de patronyme, se baptisant SVARTSOT en février 2005. Depuis lors, de l’hydromel a coulé sous les ponts (et accessoirement dans les gosiers), agrémenté de quelques changements de line up. Et ainsi, Mulmets Viser, deuxième album du groupe, nous présente déjà un nouveau chanteur THOR BAGER qui remplace ainsi CLAUS GNUDTZMANN. Sans compter le départ du flûtiste STEWART LEWIS, qui a laissé sa place à HANS-JORGEN MARTINUS HANSEN. Tous ces changements de personnel au fils des années ont entraîné CHRIS J.S. FREDERIKSEN à être le musicien restant du line-up original.
Passé ce bref historique, soulignons un petit problème avec les groupes qui chantent dans leur langue natale et pas l’anglais, outre le fait qu’on ne comprend pas tout (voir rien du tout dans la majorité des cas et le mien en particulier), c’est que pour les groupes nordiques, le clavier azerty ne comprend pas les lettres avec les ° ou les /, et le reste, dès lors il est quasi impossible de citer les paroles des chansons. Et donc de souligner leurs éventuels côtés engagés, drôles et autres. Et qu’on doit certainement passer à côté de certaines subtilités.
Quoi qu’il en soit, si l’album établi clairement son côté folk, c’est du côté de la voix et de certains riffs qu’il faut trouver des réminiscences de Black Metal. Variant les morceaux, le groupe met l’accent une fois sur le côté folk, une autre fois sur le plan agressif. Mais sans jamais se renier. Le titre d’introduction Æthelred s’identifie clairement comme folk, on se croirait presque en présence d’un vrai groupe traditionnel et il faut attendre le chant pour se rendre compte qu’on est bien en train d’écouter un disque de bon gros Metal.
La preuve par la plage suivante, Lokkevisen qui commence avec de bons gros riffs qui dessinent finalement une mélodie aux sonorités clairement traditionnelles. Un titre idéal pour accompagner la bière donc.
Les instruments traditionnels, flûte, violon et mandoline, se taillent aussi une part de lion sur l’album, et sont aussi présents que la voix, soulignant par là leur importance au sein de la musique, apportant un contrepoint non négligeable à la rudesse des sonorités électriques. Un jeu d’équilibriste où le groupe s’en tire plutôt bien, comme l’illustrent Havfruens Kvad et Højen På Glødende Pæle.
Chouette accélération qui pousse à taper du pied avec På Odden Af Hans Hedenske Sværd, le groupe excelle vraiment à passer du rayon folk au rayon Metal lourd dans le même morceau et ce titre-ci en est une preuve excellente. Puis à nouveau retour vers une intro clairement folk qui débouche sur un riff et un chant bien lourd avec Laster Of Tavr. Une formule que l’on retrouve également sur les autres plages qui terminent cet album.
Personnellement, je considère que le folk metal donne beaucoup mieux avec des voix claires (ainsi par exemple SKYCLAD, MÄGO DE OZ) ou avec un mélange de voix masculine et féminine comme chez les Irlandais de CRUACHUAN. Donc si les voix gutturales ne vous gênent pas le moindre du monde et que vous appréciez les sons folks, SVARTSOT est pour vous.
Mr Spok