Formé au Brésil en 1983, KORZUS est sans nul doute un excellent représentant du THRASH METAL Brésilien au même titre qu’un SEPULTURA. Mais, on le sait, être le numéro deux n’est jamais une position enviable, la preuve, c’est que même après le départ des frères CAVALERA, le nom de SEPULTURA reste dans toutes les têtes. Donc, malgré l’ombre que lui fait son grand frère, le groupe s’est fendu, depuis son existence de six albums studio, de deux galettes enregistrées en public et même d’un DVD. Pour un groupe « de l’ombre », tout ceci a un côté rassurant.
Passé une longue introduction un rien pénible, on sent que d’emblée, le groupe va à l’essentiel. Pas de longues digressions inutiles, on Thrashe et pas dans la soupe (si j’ose dire). La plage titulaire Discipline Of Hate établit les basses de ce qui va suivre. Pour peu on se croirait en présence d’un groupe de la Bay Arena des années ‘80 tellement la filiation est claire. De plus, le groupe lorgne clairement vers le haut du pavé. Quelques notes du solo font penser à MEGADETH tandis qu’en général on se retrouve dans une ambiance à la TESTAMENT. Voilà pour les références. Et ça continue avec un Truth qui lorgne plutôt du côté du SLAYER de la période Seasons In The Abyss, un peu comme si le temps s’était arrêté.
Introduction en Portugais pour 2012 (c’est pour bientôt donc), et un titre assez efficace, très court mais au solo assez long quand on le compare aux autres plages de cet album. Et la chanson s’interrompt brusquement pour laisser la place à Raise Your Soul qui voit le chanteur ralentir légèrement la vitesse de défilement de ses paroles sans pour autant que les riffs et la batterie adoptent un rythme identique. Le tout avec un solo qui en ravira plus d’un.
Accélération radicale avec My Enemy, rythmique basse batterie et guitares se lancent dans une sarabande infernale jusqu’à ce qu’intervienne le chant. C’est bien ici que la filiation avec SLAYER se fait la plus évidente. La suite s’appelle Revolution, Never Die, Slavery et s’engouffre sans honte, sans fioritures et sans chichis (manquerait plus qu’ils fassent des manières, en plus) dans la même veine.
Les plages suivantes Last Memories, Under His Command, You Reap What You Sow utilisent donc les mêmes formules avec brio. Voix agressive mais juste ce qu’il faut, cœurs costauds sans verser dans les borborygmes immondes, rythmiques efficaces, riffs bien carrés, soli de guitare typiques, courts mais prenants, batterie qui fait penser à DAVE LOMBARDO. Alors oui, si on recherche l’originalité dans un genre assez restrictif, on en sera pour ses frais et on désirera sans doute passer son chemin. Les titres s’avèrent en général assez courts et la structure très répétitive : couplets, refrain, solo, refrain, couplet. Bon, c’est clair, on est en terrain connu et ce n’est pas demain que les Brésiliens vont se lancer dans le Prog (tant mieux d’ailleurs, qui irait leur demander ça d’ailleurs). L’album se clôture avec We Are Just The Same où le groupe se fait accompagner par ZOLTAN FARKAS, chanteur-guitariste du groupe EKTOMORF.
Les amateurs de la bande à ARAYA seront aux anges, et tout amateur de Thrash digne de ce nom ce doit de prêter plus qu’une oreille attentive à ce nouvel album des Brésiliens de KORZUS.
Mr Spok