Le groupe TESLA s’est formé en 1985, se basant sur le désormais célèbre inventeur Nikola Tesla. Après avoir attiré l’attention du label GEFFEN, TESLA enregistre son premier album, l’excellentissime Mecanical Resonance en 1986. Bien que tout comme les Guns ‘N Roses, ils s’inscrivent dans la lignée d’AEROSMITH, ils ne bénéficient malheureusement pas de la même renommée ni du même succès. Ce qu’ils auraient mérité d’ailleurs 100 fois plus que les G&R. Ce sont d’ailleurs eux qui donnent un concert acoustique bien avant la mode du MTV Unplugged, cette série de concert permet la sortie du Five Man Accoustic Jam en 1990. Cette première ère du groupe s’achève avec l’album Bust A Nut en 1994. Puis TESLA arrête ses activités pendant neuf longues années. Ils fêtent d’ailleurs leur reformation avec RePlugged LIVE qui sort en 2001. L’Amérique, enfin leur patrie quoi, délaissant quelque peu (euphémisme) le Metal, c’est tout naturellement qu’ils enregistrent leur deuxième album LIVE eu Europe lors de leur tournée 2009.
Dès la première plage, on sent que le groupe a le vent en poupe. Comparé à la version studio, la plage titulaire de l’album Forever More nous livre un son de guitare à couper au scalpel. Les guitares accompagnent le chant, la voix de JEFF KEITH nous emmène aux différentes explosions. Lorsque survient le break du morceau, c’est le public qui s’exprime, puis le groupe relance la sauce et le solo éclate. Pas le temps de souffler que déboule une autre bombe de l’album Forever More, encore une fois, les guitares sont à la fête avec des riffs simples (mais pas nécessairement simplistes) mais efficaces.
Outre le chant, la part belle est laissée aux deux guitares de FRANK HANNON et le « petit nouveau » DAVE RUDE. Comme nous l’illustre le retour vers le passé que représente Modern Day Cowboy, extrait du premier opus, intro électrique, passage acoustique, explosion de guitares-basse-batterie. Exhortation au public à donner de la voix. En un titre, il y a tellement de matière à s’émerveiller que ça en devient indécent pour les autres groupes, si j’ose dire. Sur album le titre est une claque, en Live, c’est une tuerie.
Le tempo se ralentit mais le riff se fait plus lourd pour Heaven’s Trail (No Way Out). Encore une fois, l’interprétation ‘live’ du titre lui donne une dimension supplémentaire. Petite présentation du batteur TROY LUCCKETT pour introduire «What A Shame, titre mid-tempo au couplet plus acoustique que métallique, mais pas de panique, le refrain laisse la part belle aux décibels. TESLA joue sur les ambiances au sein même des titres et c’est cette faculté à composer des titres accrocheurs mais pas linéaires qui fait sa force.
Le groupe enchaîne avec une simili ballade Shine Away, mais il ne peut résister à l’envie de faire parler l’électricité sur le refrain. Les guitares s’épaulent et se répondent. Comme les autres titres, celui-ci permet de mettre en évidence la complicité des deux six-cordes. Que du bonheur, quoi !! Il est clair que le titre qui suit, Love Song, ne peut pas ressembler à du Thrash ou du Death Metal. Et encore une fois ce morceau acquiert une dimension supplémentaire joué en public, la foule chantant la mélodie de la guitare sèche (pour peu, on se croirait à un concert de Maiden lors de Fear Of The Dark, c’est vous dire). Restant dans cette ambiance feutrée, le quintette enchaîne avec What You Give. Les guitares sèches sont reines pendant plus d’un quart d’heure, basse et batterie se sont discrètes, le public est invité à participer aux chansons. On replonge dans l’ambiance du Five Man Accoustic Jam avec quand même une petite explosion de décibels de temps à autre. Conservant une ambiance mid-tempo, le groupe repasse clairement à l’électrique avec The Way It Is et Breakin’ Free.
On enchaîne avec un des titres les plus marquants de l’album Forever More : So What (à ne pas confondre avec la reprise qui figure sur le Garage Days Revisited de METALLICA). Par rapport à la version studio, la Wha-Wha est mise à l’honneur, ce qui encore une fois, enrichit le morceau. Retour à une ambiance plus feutrée avec Signs mais c’est le calme avant la tempête que nous sert Lil Suzie. Le concert s’achève par Into The Now, plage titulaire du premier album de la « reformation », une chanson qui éclate tel mille feux d’artifices.
Les esprits chagrins regretteront l’absence de certains titres dont par exemple EZ Come, EZ Go, Cumin’ Atcha Live ou Edison’s Medicine, ou l’impasse faite sur l’album Bust A Nut (pas un seul morceau, sacrilège !!), mais bon, avec 15 cartouches, on est servi et ils ne peuvent pas interpréter toute leur discographie (quoi que personnellement, moi, je serais plutôt pour), des choix douloureux doivent donc s’opérer. En clair, ce Alive In Europe représente une excellente opportunité pour ceux qui ne connaissent pas le groupe de le découvrir au mieux de sa forme et avec une fabuleuse sélection de titres. Ce qui est le propre d’un album capté en public. Ici, c’est clair : mission accomplie. Vivement la prochaine tournée.
Mr Spok