Chaque année une multitude de groupes arrivent dans la sphère du metal plus ou moins imaginatifs. En 2010, c’est Barren Earth qui sort son premier album, on aurait pu croire ( moi le premier ) le beau petit coup marketing vu le line-up mais il n’en est rien. Barren Earth est un groupe finlandais fondé en 2009 et est composé de membres de Swallow The Sun ( chant ) , Moonsorrow ( batterie ), Kreator ( guitare ) et ex-Amorphis (clavier et basse ) , excusez du peu. Le groupe nous avait sorti un EP Our Twiligt en 2009 pour nous mettre l’eau à la bouche, le groupe nous gratifie de 4 morceaux où sont subtilement mélangés death progressif et folk. Mais voyons la suite, avec la sortie cette année de Curse Of The Red River.
Le all-star band garde la même recette, le groupe ne s’est pas cantonné à un style musical, on retrouve death progressif, rock 70’s, doom, folk et parfois thrash.
Avant même d’avoir insérer le CD dans ma platine, je restais de marbre devant cette pochette, avec ces magnifiques tombes. Le layout est très beau , il a été réalisé par l’inévitable Travis Smith (Katatonia, Amorphis, Opeth…). Mais ces tombes nous donne l’envie d’aller entendre les morts ou plutôt les morts-vivants, en mettant play sur mon lecteur CD, j’écoute religieusement cette voix d’outre-tombe de Mikko Kotamäki qui est dans un registre plus death que dans Swallow The Sun. N’étant pas un fan de death, je me surprends à aimer, et oui ça passe très bien avec les autres instruments. L’atmosphère n’est pas si morbide que ça.
L’album commence avec le titre éponyme, le growl de Miko colle très bien avec les riffs death progressif de ce morceau. Une rythmique tonitruante est présente dans ce morceau bien que l’on puisse entendre (un peu) de chant clair. Morceau qui n’est pas sans rappeler un certain Opeth. Morceau qui se veut un peu folk avec l’arrivée de la flûte.
En seconde position se trouve le morceau Our Twilight (disponible sur l’EP) remanié pour l’occasion, ici nous baignons dans les nuages gris peints par Amorphis. La machine de guerre Barren Earth est en route, le sextet finlandais nous gratifie d’un beau petit solo.
Forlorn Waves nous démontre toute la douceur présente dans la voix de Mikko, comme tout au long de l’album, au folk se mêle noirceur, cette combinaison se fait à la perfection.
Flicker commence par une double pédale tonitruante, avant de laisser place à un passage acoustique du plus bel effet. On peut remarquer l’habileté du batteur d’alterner les passages brutaux avec les passages plus calmes, d’une façon déconcertante. Une partie est très death (attention la nuque). On se retrouve finalement dans des torrents de tristesse où seule une fée pourrait nous libérer. Mais en écoutant cette musique, pourquoi ne pas accepter cette tristesse, quand elle est aussi belle.
Notre combo finlandais n’a pas manqué de nous faire un clip pour son premier album, la chanson The Leer sera choisie pour nos yeux. Mais si je suis ici, c’est pour vos oreilles, ou en tout cas les aiguiller. Ce morceau est assez représentatif de l’album, refrain en chant clair, les couplets sont en growl, la musique est toujours fort death mais l’ensemble passe bien. Barren Earth s’en fout du style, des étiquettes, tant que ça accroche l’auditeur c’est bon.
Un riff très chantant sur The Ritual Of Dawn, suivi du growl du chanteur nous renvoie dans nos douleurs les plus profondes. Morceau que je trouve fort death (un peu trop pour moi), heureusement qu’un break folk vient me sauver de la tourmente. De très belles notes de piano viennent soulager le tout.
Le septième morceau est sans doute le plus violent de l’album, de nouveau très progressif , Akefelt où es-tu (ndlr Opeth). Encore une chanson où on peut écouter que Barren Earth peut avoir des fans de styles bien différents.
On ne se lasse pas de cette belle découverte mais nous voilà déjà au dernier morceau. Les guitares sont plus mélodiques que jamais. Des chœurs (des musiciens) font même leurs apparitions.
Deserted Morrows est la dernière rose noire lancée par les finlandais. Ce petit bijou fait indéniablement penser à Swallow The Sun, il s’agit du morceau le plus doom de l’album. La voix de Mikko semble provenir d’un ciel étoilé, c’est beau, c’est planant… Morceau très réussi.
La production est tout à fait soignée, les divers instruments ( et il y en a) sont bien dégagés les uns des autres que ce soit pour chant, guitare, basse et batterie mais aussi pour les instruments comme le mellotron, la mandoline ou encore la flûte.
Les influences du groupe leur donne parfois un léger manque de personnalité. Ceci dit cet album est une belle réussite, l’originalité est là. Le groupe affiche clairement ses influences et ne prétend pas être un précurseur. De toute façon Barren Earth ne se cantonne pas à un genre musical.
Jérôme