Ereb Altor - The End
Napalm Records

Ereb Altor nous vient droit de Suède. Formé par Mats et Ragnar, le groupe est issu de la résurrection de leur ancien projet: Forlorn (fondé au début des années 1990). Officiellement, Ereb Altor voit le jour en 2003, lorsque les deux comparses décident de reprendre leur activité passée.

Evoluant dans un style que l'on pourrait qualifier de Viking / Doom, ils sortent une première démo en 2003, suivie d'un album datant de 2008. En 2010, les deux multi-instrumentistes nous proposent un second album: The End. Le titre est parfaitement choisi: The End nous conte le Ragnarök: l'équivalent de l'apocalypse dans la mythologie nordique. Trois différents hymnes sont ainsi liés et répartis sur 7 pistes.

Dès le prologue, on ne peut que sentir une impression de distance entre l'auditeur et le groupe. On irait presque jusqu'à chercher d'où vient le son. Cette froideur pose là les bases de l'ambiance globale du disque et c'est là tout le but d'une introduction. L'enchaînement avec Myrding est parfait. Les paroles sont alors chantée d'une voix puissante, ayant parfois des airs d'invocation. Tout simplement épique.

Plus brutal, Our Failure voit par moment l'auditeur taper du pied, ce que l'album permet trop peu, c'est un fait. Il est alors idéal de rappeler que ce type de musique n'est pas vraiment fait pour se défouler, juste pour être appréciée pour ce qu'elle propose.

Le deuxième hymne ne compte qu'une seule partie: A New but Past Day. L'intro folk passée, revoilà l'auditeur parti pour un second voyage vers son destin. La batterie, fort monotone laisse place à quelques incursions folk, mais les riffs lourds et les jolies mélodies sont prenantes.

Pour une fois, le grand final commence une vingtaine de minutes avant le bout de l'album. En effet, la cinquième piste ouvre le troisième hymne. Une similitude avec le théâtre qui renforce un peu plus l'aspect épique, voire quasi visuel de The End. Sans doute, le morceau le plus entraînant de l'album.

Ce dernier hymne est aussi le plus folk, ce qui ajoute un certain relief à la conclusion, par rapport au début de l'album. Du relief, on en rencontre encore plus avec The Final War, qui introduit même des éléments typiquement Black Metal. On pense alors tout de suite à Enslaved (pour ceux qui n'avaient pas encore tilté). On regrettera juste que ces différents aspects n'aient pas été présents plus tôt dans l'album. En effet, rares seront les novices qui arriveront au bout de The End (sans aucun jeu de mots).

Ereb Altor sort ainsi un album atypique, complètement différent de la masse de groupes dits « vikings » et se rapproche par la même occasion de leur influence majeure: Bathory. Bien loin de moi par contre l'idée de comparer les deux formations. En conclusion, The End ne plaira pas à tous, endormira certains mais émerveillera également bon nombre d'aficionados d'ovnis musicaux. Et puis, rien que d'imaginer une soirée à l'auberge du coin avec Ereb Altor dans les oreilles et un bon hydromel à la main, ça vaut bien la peine de leur donner un 7/10.

Crowley