Auto-production
DXS est un jeune groupe français (du sud) qui nous propose un metal assez original et peu conventionnel. Devious eXperiment Of Synesthesis (c’est leur nom complet) mélange différents styles, et les classer dans un style serait impossible. On y retrouve beaucoup de touches de progressif, mais également de black (par la présence du clavier et voix grave), certaines parties plus heavy. Le groupe s’articule autour de la chanteuse (Aliénor), chant direct et non lyrique, avec une guitare, une basse, un clavier et une batterie, mais également d’un deuxième chant (celui du bassiste) que l’on qualifiera de growl.
Cathar5y5 est donc leur premier album, autoproduit, et se compose de sept pistes. Mirror (Of Terror) ouvre et commence en force (les quelques premières secondes font un peu penser à du Kamelot), avec un son résolument moderne. La voix arrive assez rapidement, on y accroche ou pas, mais la puissance est là. L’alternance avec le growl est subtilement placée, le tout sur des mélodies fort prog (à tendance black). Le ton est donné directement. L’amateur de soli trouvera sûrement son bonheur, ils sont d’une grande qualité, et ça promet pour le reste de l’album.
On enchaîne directement avec Amnesia, qui commence par un petit passage tout calme, avant de poursuivre sur une sorte de mid tempo qui s’accélère par la suite grâce a quelques riffs bien placés. Le refrain en chant clair (masculin) est assez sympa et les sonorités particulières du clavier sont vraiment bien en accord avec l’ensemble de la chanson et du disque. On continue avec Synthetic Affective Disorder, la plus longue chanson de l’album (quasi dix minutes) qui nous fait voyager encore plus dans le prog en faisant quelques haltes dans le black, les rythmes sont bien soutenus et les riffs bien interprétés. L’alternance d’atmosphère donne même un petit côté épique. Remarquons que la colonne vertébrale de la chanson (et peut-être du groupe) est le clavier omniprésent, sans jamais y être de trop.
Psychotic Depression porte bien son nom au début, mais ensuite après un riff assez moderne devient plus agressif (le chant d’Alexandre y était pour beaucoup bien évidemment), et continuant cette alternance de rythme qui donne son charme à la chanson. La plage éponyme, Cathar5y5 commence par une rythmique typique prog, en restant assez calme, et certaines tendances orientales vers le milieu de la chanson ne sont pas déplaisantes. Au travers des différentes chansons, on sent la richesse de leurs influences, ils ne se contentent pas de rester dans un style précis. Ça complique évidemment les chansons, mais ce n’est pas toujours un mal, bien au contraire, on en a une très belle démonstration ici.
Aphasic Agony est une chanson assez directe, dont la mélodie de clavier domine, et le couplet sur ce riff de gratte n’est pas sans rappeler Symphony X, sans doute une de leurs influences. On arrive déjà à la dernière chanson de l’album, Nocturnal Phobia, qui clôt cet album concept, en sept minutes, qui pourraient très bien résumer cet album. Certaines parties plus planantes soutenues par la basse côtoient les parties plus prog et celles plus black. Le clavier y est encore à son apogée, tant il est présent, ajoutant une mélodie là ou il faut, ou une nappe pour accompagner la guitare.
Première œuvre réussie pour DXS, en sept chansons ils démontrent qu’une ouverture musicale est synonyme de réussite. On pourrait parfois reprocher un manque de différence entre certaines chansons à la première écoute, mais une fois l’album mieux assimilé (c’est un album que je qualifierais de compliqué, plusieurs écoutes ne peuvent être qu’un plus pour sa compréhension et ainsi mieux l’apprécier), cette impression s’évapore vite. Une fois plongé dans l’atmosphère de Cathar5y5, on ne veut plus en sortir, et on attend indéfiniment la suite. Un album que je conseille à tout les gens ouverts musicalement, ne refusant ni le prog, ni d’autres styles, et ainsi ne pas manquer cette découverte ô combien intéressante. Un groupe de plus que j’espère voir sur scène prochainement.
Olivier
