Imagika est un groupe venu de Californie. Formé en 1993, on pourrait le classer dans le mouvement Power / Thrash Metal, mais ce serait faire l'impasse sur toute une partie de leur musique. Ce groupe, assez méconnu dans nos contrées, en est pourtant à son septième album avec Portrait Of A Hanged Man, sorti il y a peu chez MetalVille.
L'occasion de se pencher sur un style de musique assez atypique.
On attaque avec force et célérité avec Scared to Death. La voix et les riffs font un peu penser à Testament, pourtant, il ne faut que quelques secondes pour se rendre compte qu'il n'y a aucune intention de copier la bande à Billy. On calme en effet tout de suite le jeu pour repartir de plus belle sur un riff qui semble venir de nulle part. Surprenant. L'alternance de voix claire, de growl et de cris bien heavy (qui a dit gay ?) rend plutôt bien, il en va de même pour les multiples variations rythmiques de ce premier titre. Entrée en matière réussie.
La production est résolument moderne et colle parfaitement avec les riffs travaillés. Mais il n'y a pas que le son qui semble jeune. On retrouve en effet des passages sonnant très Trivium sur quelques morceaux. En particulier sur The Hit, qui est rythmé par de nombreux riffs thrashys ainsi que par les différents types de voix qui rythment la chanson.
Les mélodies sont également très présentes. Que ce soit lors des intros, ou des soli, on sent le travail derrière la musique. L'intro de Keep The Wolves At Bay en est la preuve. Entre autres, on constate que les guitares se complètent bien et que l'on tire alors le meilleur du morceau.
Vient ensuite le fracassant G.H.B. dont l'intro sonne presque comme du Arch Enemy. Oui, en effet, les influences Death à la suédoise sont également là. Les musiciens maîtrisent leur sujet et chaque solo sert le titre. Nous sommes alors bien loin des soli sans queue ni tête de Kerry King (oulà, je ne vais pas me faire que des amis).
Le morceau titre est par contre beaucoup plus heavy, sans être traditionnel pour autant. Un riff lourdaud en boucle, agrémenté de bons soli et l'affaire est dans le sac. On enchaîne avec un des meilleurs titres de cette galette: Simple Servant. Les guitares tissent un fil d'Arianne qui guidera l'auditeur tout au long de ce morceau. La voix fait presque penser à Iced Earth.
One World n'est pas ce qu'il y a de plus mémorable sur l'album, mais les longs soli sont tout de même bon à prendre. My Final Hour reste par contre dans le creux de l'oreille dès la première écoute. Simple et efficace, que vouloir de plus ?
On approche tout doucement vers la fin de l'album avec A God No More qui démarre calmement avant de laisser libre cours aux mélodies. On sent une fois de plus que les membres d'Imagika se comprennent. La compo est très équilibrée et chaque instrument est à sa place, bref, voilà un peu de douceur dans ce monde de brutes.
Halo Of Flies par contre n'a rien de doux. L'intro brutale annonce une conclusion d'album en béton. Ca blaste, ça hurle, ça headbangue sans doute du côté des auditeurs. Les amateurs de shred on à nouveau de quoi se mettre sous la dent et les batteurs sont gâtés. Le titre, que l'on pensait uniquement brutal prend parfois des allures progressives, ce qui résume bien l'album.
A l'arrivée, nous voici avec une galette de bonne facture à laquelle on ne pourra reprocher qu'une certaine homogénéité, malgré la volonté de varier les morceaux. Il faut également reconnaître qu'il n'est pas facile de percer avec un tel style de Metal. Mais sans nul doute, ce groupe amène un goût de neuf et on ne va pas s'en plaindre.
Crowley