Infinity Overture - Kingdom Of Utopia
Lion Music

Encore un groupe qui nous vient du Danemark, décidément, pas mal de productions en provenance de ce pays récemment. Infinity Overture a été fondé en 2005 par le guitariste Niels Vejlyt et possède en plus de deux chanteuses, le vocaliste Ian Parry, connu pour son travail dans Elegy et Consortium Project notamment. C’est lui qui est responsable du concept et des paroles de cet album, qu’on pourrait classer dans le power metal symphonique, teinté de progressif.

Vu le côté conceptuel de Kingdom Of Utopia, les dix chansons se voient comme un tout, mais essayons de les examiner une à une, et commençons par Millenia. Apres une légère intro orchestrale, on découvre la voix de Ian Parry, sorte de croisement entre Ronnie James Dio et Jorn Lande, posée sur un bon riff bien heavy. On sent bien évidemment quelques influences de Rhapsody (Of Fire) ou de Kamelot (la production Sascha Paeth n’y est pas pour rien), et le côté symphonique est bien exploité, et étalé tout au long de la chanson. Après une intro plus sombre démarre The Great Believers, qui met toujours en avant la qualité du chant de Ian Parry, le paquet de mélodies et un refrain bien entraînant y sont bien sûr présents, et chose étonnante, c’est sur un solo (magnifique) que s’achève cette chanson. On enfonce le clou encore plus loin avec Warrior King (au nom peu original), et sa superbe intro orchestrale. Cette chanson est magique, heavy à souhait, speed tout en alternant les rythmes, lyrique, bref une chanson qui a tout pour plaire, les nappes de clavier et autres mélodies de fond soutiennent parfaitement la rythmique et le chant.

Wonderland continue cet album dans le même style, peut-être un peu trop même, cette chanson a difficile à sortir du lot, on semble l’avoir déjà écoutée. La chanson n’est pas mauvaise, loin de là, et elle permet de mieux entendre le chant féminin aussi, mais il manque un petit quelque chose. Temples Of Doom, au tempo un peu plus lent, est un peu plus impregné de progressif, voire même un peu de pop (ou glam) lors du refrain, et honnêtement, ce n’est pas déplaisant. Et toujours cette structure de morceau, qui s’achève par un solo (qui prouve une fois de plus que Niels Vejlyt est loin d’être un manchot). Kingdom Of Utopia, la chanson éponyme, vient ensuite, mais est loin d’être la meilleure de cet album. Pas beaucoup de recherches dans les couplets et le refrain est un peu simpliste, cette chanson se laisse écouter, sans plus. Queen Of Heart est la ballade de cet album, jolie chanson aux belles mélodies, l’orchestration est magnifique et le solo parfaitement intégré. Petit repos des plus sympathique avant d’attaquer les trois dernières chansons de cet opus.

Oceans Of Time (rien à voir avec la chanson du même titre d’Axel Rudi Pell) est sans doute la plus originale de cet album, avec ses sonorités aor et prog, et ses parties calmes au chant féminin. Très bonne surprise cette chanson, comme quoi, ça a du bon de ne pas se limiter au power metal pur et dur. Sacred Fire, chanson calme avec ses airs de requiem, est encore une sorte de ballade, dispensable avouons-le. Les sonorités sont bien, le chant masculin/féminin d’une belle prestance, mais voila, ça ne prend pas. Et l’album se termine avec War Cry, seule piste instrumentale de l’album. L’intro est calme, guitare sèche en avant, ambiance planante aux étranges sons de clavier, avant d’attaquer une longue partie, plutôt remplie de solos néoclassiques, que ça soit à la guitare ou au clavier. Excellente fin pour cet album, on reste sur une bonne image, cette avalanche de solos ne pouvait mieux tomber.

Infinity Overture signe ici, avec son premier album, Kingdom Of Utopia, une belle œuvre de power metal symphonique, encore une fois pas l’album de l’année, mais c’est un plaisir de redécouvrir la voix de Ian Parry notamment. Et niveau composition Niels Vejlyt se débrouille bien, il propose de bonnes chansons, qui accompagnées des textes de Ian Parry donnent plutôt bien. Il restera à voir, si le prochain album saura encore mieux trouver sa propre identité, et dépasser son prédécesseur. Un album à découvrir pour les amateurs, qui ne pourront qu’apprécier cet opus à sa juste valeur.

Olivier