En général, un groupe tourne pour soutenir un nouvel album. Pour Saxon, c'est différent. Ils ont besoin d'albums pour continuer à tourner. Au rythme de leur tournée, une nouvelle parution fait toujours office d'air frais pour les concerts à venir. En plus d'être productifs et proches de leur public, les membres de Saxon peuvent aussi se targuer de leur créativité. Ok, on reste dans du Heavy traditionnel, mais pourtant, le groupe innove sans cesse et ne fait jamais deux fois la même chose. Trêve de bavardages, allons-y pour la chronique d'Into The Labyrinth.
Cet album sort le 12 janvier 2009 et nous laisse déjà entrevoir une excellente année Metallique. Les premières notes de Battalions of Steel présentent une production sans faille. L'intro en elle-même est tout simplement fabuleuse. La voix de Biff ajoute de la profondeur à l'ensemble. Bref, un excellent travail au niveau du son. La composition est également sublime. Un riff lourd mais pourtant assez rapide pour entraîner l'auditeur au coeur de l'album laisse filtrer les choeurs bien dosés avant de déboucher sur un refrain comme seul Saxon en a la recette. Ca promet.
Après ce morceau au titre Manowaresque, le Power Metal Symphonique laisse place au renouveau avec une intro moderne pour le premier Single de l'album: Live to Rock. Ce titre rend ici hommage au Rock n Roll en général. Le son est toujours aussi surprenant et l'intro est imparable. Voilà ce que donnent 32 ans d'expérience mêlés à une bonne dose de créativité. La troisième piste est un autre moment fort. En effet, Demon Sweeney Todd, inspirée par la récente sortie ciné de Tim Burton, est une chanson rapide, proche du Let Me Feel Your Power de 2007. Le riff presque thrash et la ligne de chant se complètent et offrent ainsi une occasion au public de se défouler. Bref, ce morceau est taillé pour le live.
The Letter sert d'introduction à Valley of the Kings, premier morceau plus posé. Sans aucun doute un des plus beaux morceau de cet album une fois apprivoisé. On retrouve l'ambiance de l'opus précédent (The Inner Sanctum, 2007). Le couplet rapide et le refrain lent équilibrent le morceau avant d'aboutir sur un riff lourd et un solo typique de Saxon. Retour au bon vieux Hard avec Slow Lane Blues. Plus lent, ce morceau s'appuie avant tout sur la basse de Nibbs Carter et le chant de Biff Byford. Un excellent solo vient ponctuer une piste qui tombe à point nommé pour nous permettre de souffler un peu.
Souffler, on en avait bien besoin. Ca repart sur des chapeaux de roue avec Crime of Passion et sa rythmique qui décrochera plus d'une tête. Un morceau simple et efficace. Premonition in D Minor sert d'interlude et nous mène droit à Voice, un autre morceau plus calme au refrain bien senti. Je n'ai rien contre les compositions plus calmes, mais il faut admettre que c'est le titre le plus faible de l'album. Heureusement, le riff de Protect Yourselves rattrape le coup. La production joue encore une fois un rôle capital et permet aux guitares d'emplir le maximum d'espace possible. Du Heavy avec un grand H. Le solo bien senti ne gâche en rien ce titre phénoménal.
On repart à du 100 à l'heure avec Hellcat, les chasseurs américains de la seconde guerre mondiale. Un riff sautillant, un refrain entêtant et un solo extra, tout ce qu'il faut pour satisfaire le peuple. On approche de la fin de l'album et on termine en beauté avec le splendide Come Rock of Ages (the Circle is Complete). Une belle intro et de bons riffs appuient un superbe refrain. Les deux guitaristes s'en donnent à coeur joie sur les soli et Biff, comme toujours, place sa ligne de chant sans se poser de question. Du grand art.
On pourrait en rester là, mais comme vous le savez, Saxon n'en a jamais assez. Nous ne sortirons pas du labyrinthe avant d'avoir écouté une belle version de Coming Home (Killing Ground, 2001), version Bottleneck. Serait-ce là un clin d'oeil au Whorehouse Blues de Motörhead ? En tout cas, Saxon surprend et est loin d'en avoir fini avec ses fans. C'est bel et bien l'amour du public qui permet à un groupe de passer du « bon groupe » à la « légende ». En conclusion, Into the Labyrinth est un très bon album, puissant et varié. Les musiciens de Saxon peuvent repartir à la conquête du monde, armés de nouveaux titres jusqu'aux dents.
Crowley