Swallow The Sun - New Moon
Spinefarm Records

M’intéressant au groupe depuis moins d’un an, j’attendais avec impatience la sortie du 4ème album des finlandais. Le combo officie dans un doom/death mélancolique très noir. Après leur dernier opus Hope sorti en 2007, je me réjouissais de replonger dans les ténèbres les plus obscurs.

Ca commence fort avec These Woods Breathe Evil qui s’entame par un phrasé typiquement doom. S’en suit une mélodie simple mais toujours aussi envoûtante comme Swallow The Sun sait si bien le faire. On est loin de la démonstration technique, mais la douceur des mélodies est bien présente. Le refrain glace le sang. Un break placé au milieu du morceau permet à Mikko de reteindre sa voix en un doom très prenant. Ce morceau dure plus de six minutes. Cette durée est plus ou moins équivalente sur les autres pistes. Non, Swallow The Sun n’est pas un groupe de radio.

Falling World est plus calme au niveau de la voix, on écoute la voix de Mikko nous faire sombrer dans l’oubli. Vient ensuite le magnifique Sleepless Swans, démarrant sur des arpèges lancinants et sur la voix claire du chanteur. Les cris déchirés nous plongent dans des lacs glacés par l’amertume et la tristesse. On revient à un morceau plus death sur …And Heavens Cried Blood ; le headbanging est de mise. Ici encore, la mélodie passe avant tout. Le growl est maîtrisé à merveille par le chanteur.

Le cinquième morceau est le petit bijou de l’album. On peut y écouter la sublime voix de la chanteuse suédoise Aleah. Tout ce que Swallow the Sun sait faire est présent dans ce morceau d’une tristesse profonde. Les mélodies imparables de guitare (nous rappelant Katatonia), les breaks de batterie, le growl (ressemblant un peu à celui de Mikael Åkerfeldt d’Opeth), l’apparition des vocaux féminins et surtout un passage black : tout y est. Le subtil équilibre a été trouvé.

Le morceau titre de l’album, New Moon est, avec Falling World ce qui a de plus accessible sur le cd. Le refrain se laisse fredonner tranquillement. Le chant, sans en être une copie, ressemble à celui de Jonas Renkse (Katatonia). La voix se marie parfaitement aux guitares torturées.

Niveau guitare justement, je tiens à signaler ou à rappeler que c’est Juha Raivio, un des deux gratteux, qui est responsable de ce savant mélange entre romantisme noir et violence douloureuse. Il a écrit et composé six des huit morceaux. La chanteuse Aleah est la vocaliste de son second groupe.

Les Finlandais prouvent qu’ils savent maîtriser le death mélancolique avec Servant Of Sorrow et ses riffs assassins mêlés aux mélodies de la deuxième guitare. Le dernier morceau semble être la bande-son pour une mort proche. On se retrouve dans un doom classique mais très efficace, les hurlements black ne sont pas là pour nous déplaire. La double pédale maintient l’auditeur en orbite. Morceau mid-tempo qui clôture en beauté l’album.

Swallow The Sun a fait un pas de plus avec cet album. J’ai tout de même un petit regret, certaines structures de morceau sont parfois un peu simples. L’aspect « couplet-refrain » était moins présent sur l’EP sorti l’année passée Plague of Butterflies. En bref, sans être trop révolutionnaire, les Finlandais nous livre un bel album qui est de bon augure pour l’avenir du groupe. Cette offrande est tout de même réservée à un public fan de doom ou de mélodies.

Jérôme